10 mai 2016

Légendes du Monde Émergé: Le destin d'Adhara par Licia Troisi


Auteur: Licia Troisi
Éditeur: Pocket Jeunesse
Collection: ---
Pages: 525 pages
Parution: 5 janvier 2012


Quatrième de couverture: 

Une jeune fille se réveille dans un pays inconnu, sans même se souvenir de son nom. Amhal, apprenti chevalier du Dragon, va l'accompagner dans un long voyage à la recherche de son identité et il lui donnera un prénom: Adhara. Alors que la jeune fille retourne dans le passé pour découvrir qui elle est, Amhal doit fuir le sien pour sauver son âme. Car le destin d'Adhara est lié aux forces occultes qui tentent d'entraîner à nouveau le Monde Émergé dans l'obscurité - une guerre où la mort ne sera pas semée par l'épée, mais par une terrible peste noire...

Classement: Or 

Mon avis: 

C’est avec une joie immense que je me suis replongée dans l’univers du Monde Émergé, mais aussi que j’ai retrouvé la plume de Licia Troisi. Dans mon enfance, les deux trilogies « Chroniques du Monde Émergé » et « Guerres du Monde Émergé » faisaient parties de mes coups de cœur. En plus de mettre en avant plan des personnages avec de fortes personnalités (Nihal et Doubhée), le récit réussissait à réunir des intrigues très originales et parsemées de dragons (plus un pour moi !), tout cela narrer avec une plume magnifique. Je n’ai donc pas pu m’empêcher de me jeter littéralement sur cette nouvelle trilogie lorsque je l’ai aperçu à la bibliothèque !

Ce roman commence de façon énigmatique. Nous découvrons tout d’abord une jeune fille perdue dans une forêt, qui ne se rappelle absolument pas qui elle est, d’où elle vient ou ce qu’elle fait là. À part quelques réflexes qu’elle a dans certaines situations, rien ne nous suggère qu’elle avait une vie avant son réveil dans cette forêt. Nous suivons donc cette jeune fille jusqu’à un village, où elle essaie tant bien que mal de se faire aider. Elle y fera alors la rencontre d’Amhal, un chevalier du Dragon, qui décidera de l’aider à retrouver ses souvenirs. Commence alors une véritable épopée dans laquelle les jeunes gens feront diverses rencontres qui s’avèreront déterminantes pour le reste de l’histoire.

Je dois d’abord vous dire que je suis une fan de ce genre de début. Ce genre de  début où le personnage arrive à un endroit inconnu, alors qu’il ne se connait pas lui-même. Cette façon de faire amène tellement de possibilités ! En effet, le personnage avance ainsi très lentement dans sa découverte de soi-même, et cela nous permet de connaître tellement de détails sur l’histoire et la construction de sa personnalité que le récit devient immédiatement beaucoup plus riche ! On connait ainsi toutes les raisons de sa réaction à une situation de telle ou telle façon puisqu’on était là dès le début de sa vie. Ce n’est absolument pas ce qui se passe dans les livres ordinaires, où l’on découvre lentement le personnage principal, et que les raisons de ses agissements ne nous apparaissent que plus tard, lorsqu’il dévoile enfin certains pans de sa vie. Dans la même ligne que le début de Légendes du Monde Émergé, notons « Le Labyrinthe » de James Dashner, qui commence aussi avec un personnage qui ne se souvient de rien.  J’avais, encore une fois, beaucoup apprécié cet aspect puisque cela nous permettait de découvrir à fond le monde qui l’entourait.

Dès le début, donc, l’auteure m’a conquise. L’histoire prend ensuite place lentement mais sûrement, presqu’à la même vitesse qu’Adhara apprend à se connaître elle-même. Dans ce roman, j’étais très heureuse de revoir Doubhée et d’entendre parler de Nihal, de même que de plusieurs autres personnages qui étaient présents dans « Guerres du Monde Émergé ». On pourrait même croire que la trilogie « Légendes du Monde Émergé » en est une suite directe, contrairement au lien qui existe entre « Guerres du Monde Émergé » et « Chroniques du Monde Émergé ». En tous les cas, j’ai dû aller relire un résumé spoilant de l’histoire de Doubhée afin de me remémorer les événements qui s’étaient produits et comprendre qui était chaque personnage afin d’être en mesure d’apprécier à son plein potentiel ce roman.

Comme je l’ai dit au début de cette chronique, Licia Troisi était, dans mon adolescence, l’une de mes auteurs préférés. À tel point que mon top personnel, à ce moment-là, était : 1) Harry Potter, 2) Les Chevaliers d’Émeraude d’Anne Robillard et 3) Les deux trilogies de Licia Troisi. Cela vous montre à quel point j’avais hâte de me replonger dans cet univers ! Or, lorsque j’ai commencé ce livre, j’ai été quelque peu déçue. Non pas que l’histoire n’était pas bonne ou qu’elle était mal écrite, au contraire. Mais, dans mon souvenir, les récits de cette auteure étaient complets, remplis de détails plus anodins les uns que les autres qui permettaient de se sentir vivre dans les lieux qu’elle décrivait. Depuis, j’ai lu quelques livres de fantasy pour adultes, et la différence est assez flagrante. Non pas que les histoires du Monde Émergé ne sont pas assez approfondies, mais plutôt qu’elles pourraient l’être un peu plus. Bien sûr, il s’agit d’une trilogie qui s’adresse principalement à la jeunesse et, dans ces circonstances, la narration et les descriptions sont appropriées mais, comme j’adore cet univers, j’aurais voulu en avoir plus.

Toutefois, en poursuivant ma lecture, je me suis rappelée d’un élément qui avait fait en sorte que j’adorais cette auteure : elle est incroyablement douée pour faire évoluer psychologiquement ses personnages. Que ce soit avec Nihal, Doubhée et, ici, Amhal et Adhara, elle le fait toujours avec brio. Ce que j’entends par là, c’est qu’elle sait comment confronter ses personnages à des événements qui peuvent les faire changer, mais surtout elle sait dans quelle mesure les faire changer à chaque fois. Je ne trouve jamais superflu le changement de comportement d’un personnage face à une situation, parce qu’elle fait en sorte que cela va de soi après ce qu’il a vécu. C’est l’une des forces de ses histoires, et cela m’a longuement fait hésiter à attribuer le coup de cœur à ce livre. Il est passé très proche de l’être, mais ma légère déception au début de ma lecture a fait en sorte que je n’ai pas pu m’y résoudre.

Dans cette trilogie, nous rencontrons donc le personnage d’Adhara, qui n’a aucun souvenir de sa vie d’avant. Ainsi, lorsqu’Amhal lui propose de l’aider, elle se raccroche à lui comme un petit chat perdu et refuse de le lâcher. Grâce à certains événements, toutefois, elle devient de plus en plus indépendante et affirme d’autant plus ses convictions. Amhal, quant à lui, est un être qui doute toujours de lui-même. C’est un apprenti chevalier du Dragon qui, étrangement, est emparé d’une folie meurtrière à chaque fois qu’il doit tuer. Ainsi, la frontière entre le bien et le mal est très fine dans son cas et il est très facile de le faire pencher d’un côté ou de l’autre. Son entourage doit donc être choisi avec soin, de façon à ne pas se faire influencer dans la mauvaise direction. Je l’ai trouvé particulièrement intéressant et j’ai bien hâte de poursuivre ses aventures dans le prochain tome !

Somme toute, même si j’ai été quelque peu déçue au départ de constater que ma vision actuelle du travail de Licia Troisi n’est pas la même que ce que j’avais dans mon adolescence, j’ai tout de même bien apprécié ce roman. Le début était grandiose, à mon humble avis, puisqu’on sentait bien à quel point Adhara était perdue dans un monde qu’elle ne connaissait pas et on pouvait facilement se mettre dans sa peau. On sent bien que ce premier tome sert à placer en contexte les suivants puisque la fin nous promet toute une histoire ! Encore une fois, je suis ébahie devant le contrôle qu’à l’auteure sur l’évolution psychologique des personnages et je ne peux que me réjouir de les suivre dans le prochain !


Et vous, avez-vous lu ce livre ? Avez-vous une opinion différente de la mienne ? Dites-le moi dans les commentaires !  

9/12

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