3 juin 2016

L'Ange de la nuit : La voie des ombres par Brent Weeks

Auteur: Brent Weeks
Éditeur: Milady
Collection: Fantasy
Pages: 695 pages
Parution: 20 mai 2011


Quatrième de couverture: 

Pour Durzo, l'assassinat est un art et il est l'artiste le plus accompli de la cité, grâce à des talents secrets hérités de la nuit des temps. 
Pour Azoth, survivre est une lutte de tous les instants. Le petit rat de la guilde a appris à juger les gens d'un seul coup d'oeil et à prendre des risques - comme proposer à Durzo Blint de devenir son apprenti. 
Mais pour être accepté, il doit commencer par abandonner son ancienne vie, changer d'identité, aborder un monde d'intrigues politiques, d'effroyables dangers et de magies étranges, et sacrifier ce qui lui est le plus précieux... 

Classement: Or 

Mon avis: 

J’avais déjà eu l’occasion de lire ce roman par le passé, il y a à peu près un an de cela. Je l’avais alors beaucoup aimé mais, étrangement, je ne m’en souvenais pas assez pour réussir à enchaîner directement avec le deuxième tome. Je me suis donc décidée à le relire afin d’apprécier tous les éléments de l’univers qui nous est présenté.

Nous commençons l’histoire dans la peau d’Azoth, un jeune orphelin d’une dizaine d’années vivant difficilement dans le Dédale, le quartier le plus pauvre de la ville de Cénaria. Il est membre d’une guilde de jeunes, le Dragon Noir, qui s’organisent pour survivre ensemble (entre autre en dépouillant les passants). Évidemment, comme dans tout groupe d’une certaine amplitude, il y a un chef qui exerce sa tyrannie et, ici, il porte le nom de Rat. À celui-ci, tous les membres de la Guilde doivent verser une taxe à toutes les semaines, sous peine de subir le courroux des plus grands dont le Rat. Azoth vit donc dans cette guilde avec ses deux meilleurs amis, Jarl et Poupée, et essaie tant bien que mal de s’en sortir. Il verra une occasion d’améliorer son sort en la personne de Durzo Blint, un pisse-culotte (entendre ici assassin) de renom, à qui il demandera de devenir son apprenti.

Tout d’abord, pour ceux qui ont un peu peur que l’histoire se concentre autour des faits et gestes d’un garçon de 10 ans, sachez que l’histoire, à un moment donné, fait de gros bonds dans le temps, jusqu’à ce que le personnage principal ait environ 20 ans. Il n’y a donc aucune crainte à y avoir de ce côté-là ! Je considère ce roman comme de la fantasy adulte du fait de la richesse du vocabulaire, d’abord, mais aussi de l’âge des personnages et des thèmes abordés dans le roman.

En effet, l’histoire nous montre la cruauté du monde, qui est rempli d’amour sans espoir, de manigances  politiques de toute sorte et, par-dessus tout, de meurtres. On voit ainsi l’envers du décor de la cité, où les pisses-culottes sont les outils des plus ratoureux pour parvenir à leurs fins. L’auteur s’attarde aussi à bien démontrer que ses personnages sont complexes, soit qu’ils ont chacun une part d’ombre et de lumière. Il veut ainsi faire comprendre à ses lecteurs que ce n’est pas ce ne sont pas les gestes posés qui définissent qui nous sommes, mais plutôt ce qu’il y a à l’intérieur de nous. C’est un travail qui est très bien commencé et j’ai bien hâte de voir si l’auteur saura bien le poursuivre dans les prochains tomes !

L’intrigue en tant que telle est vraiment très bien faite. En effet, l’auteur ne cesse de nous surprendre avec de nouveaux rebondissements. On croit tout savoir mais, en fait, il n’en est rien. Je suis restée surprise à de nombreuses reprises ! L’auteur a le don de laisser des flous sans que l’on doute une seule seconde qu’il pourrait s’être passé autre chose que ce que l’on présuppose. De plus, il adore faire raconter plusieurs versions d’une même histoire par différents personnages, sans que l’on sache vraiment laquelle est la bonne (pour finalement découvrir qu’aucune des versions n’était vraiment la réalité !). La fin m’a aussi beaucoup impressionnée. En effet, je n’avais jamais lu de livre où la scène finale durait 200 pages, sans qu’il n’y ait jamais de moments moins forts. C’est un stress intense que réussit à nous faire vivre l’auteur, qui débouche sur une conclusion des plus épiques.

En ce qui a trait aux personnages, je dois dire que j’ai eu beaucoup de préférés. Tout d’abord, one ne peut pas parler de personnages sans parler de Kylar. J’adore sa version enfant, mais aussi sa version adulte. Il réussit à me surprendre dans bien des situations, tout d’abord de par son intelligence, mais aussi parce qu’il est extrêmement doué dans ce qu’il fait. Il a aussi un très grand cœur et se soucie beaucoup (trop) des autres. C’est bien souvent sa bonne conscience qui lui fait commettre ses pires erreurs. Ensuite, nous avons Durzo. Il se présente comme étant quelqu’un de très mystérieux et de renfermé sur lui-même. Il n’a que très peu d’amis à Cénara. Il a aussi beaucoup de petites manies qui me plaisent et le rendent assez attachants. De plus, il est très méticuleux dans son travail, ce qui fait de lui le meilleur pisse-culotte de la ville.

Je me dois aussi de parler de Logan. Ce jeune seigneur m’en aura fait voir de toutes les couleurs ! Nous le rencontrons très rapidement dans le roman et l’évolution de sa relation avec Kylar est très belle à voir. C’est un jeune homme très vertueux qui a la préservation de son honneur à cœur et qui fera tout pour que justice soit rendue dans toutes les situations. Il est, à mon humble avis, la seule lumière pure qui éclaire la ville. Mais même un personnage comme celui-ci possède une part de noirceur et j’ai peur que l’auteur s’amuse à le pervertir dans le prochain roman ! Finalement, je me devais de glisser un mot sur Mamma K. Je trouve que de tous, c’est elle le personnage le plus énigmatique. En effet, on ne sait pas grand-chose de son passé, ni de son présent et on a bien du mal à cerner ses véritables intentions. Elle est une experte en dissimulation de pensées et, malheureusement pour elle, ce talent pour autant lui être utile que lui nuire.

Pour finir, j’aborderai le style de l’auteur. À mon avis, Brent Weeks fait partie de cette catégorie d’auteurs qui sont capables de faire vivre les lecteurs dans leurs histoires. J’étais capable de ressentir la moindre émotion de chacun des personnages. Je vivais l’horreur d’Azoth lorsqu’il était obligé de se confronter au Rat alors qu’il n’avait pas de quoi payer la taxe hebdomadaire. Je sentais le désarroi de Kylar face à la mort prochaine d’un être humain par sa faute. Je vivais aussi les changements qui se passaient dans son corps et l’incompréhension m’habitait au même titre que lui. L’auteur réussit à adopter un rythme parfait, sans qu’il y ait moindrement de longueurs. Il décrit très bien les lieux et les actions, et je ne peux qu’en redemander !

Somme toute, je vous conseille ardemment ce livre si vous avez envie de passer un bon moment dans un univers tout à fait époustouflant ! N’hésitez surtout pas à me donner votre avis en commentaire, je me ferai un plaisir de vous y retrouver. 


13/24

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