Auteur: Jonas Jonasson
Éditeur: Pocket
Collection: Pocket
Pages: 512
Parution: 1er mars 2012
Quatrième de couverture:
Franchement, qui a envie de fêter son centième anniversaire dans une maison de retraire en compagnie de vieux séniles, de l'adjoint au maire et de la presse locale ?
Allan Karlsson, chaussé de ses plus belles charentaises, a donc décidé de prendre la tangente. Et, une chose en entraînant une autre, notre fringant centenaire se retrouve à trimballer une valise contenant 50 millions de couronnes dérobée - presque par inadvertance - à un membre de gang. S'engage une cavale arthritique qui le conduira à un vieux kleptomane, un vendeur de saucisses surdiplômé et une éléphante prénommée Sonja...
Classement: Argent
Classement: Argent
Mon avis:
J'ai eu beaucoup de difficulté à mettre mes idées en ordre à la suite de cette lecture. En effet, on découvre ici un roman qui s'écarte grandement de ce que je lis habituellement, de telle sorte que je ne savais pas du tout de quel côté le prendre. De surcroît, mon avis est très mitigé et je ne savais donc pas comment le verbaliser. Ce temps de doute et d'incertitude étant maintenant révolu, c'est donc tête première que je me plonge dans la rédaction de mon opinion.
J'ai acheté ce livre sous la recommandation de mon libraire préféré, ainsi que celle de l'un de mes oncles. Je lui avais explicitement spécifié que je désirais lire quelque chose de nouveau et qui serait humoristique. De ce point de vue, on peut dire qu'il a parfaitement rempli les conditions que je lui avait posé ! Ainsi, ayant eu deux bons avis sur cette lecture, qui semblait même être des coups de cœur pour eux, j'étais très emballée à l'idée de le commencer. D'autant plus qu'à ce moment de ma vie, j'avais vraiment besoin de décrocher de ma vie et de me plonger dans un autre univers que le mien. C'est ainsi que j'ai commencé la lecture de ce roman le soir même, pour ne la finir que deux mois plus tard !
Et alors là, je ne savais qu'en penser... Premièrement, un livre n'est jamais sensé prendre autant de temps à être lu, surtout que ce n'est absolument pas par manque de temps qu'il s'est éternisé. Je ne sais pas comment le prendre... On dirait que l'histoire m'intéressait, mais pas assez pour qu'elle soit addictive. En fait, j'ai réalisé que ce n'était que la moitié de l'histoire qui m'intéressait: en effet, le livre est séparé en deux histoires distinctes, qui sont poursuivies à tour de rôle au fil des chapitres. Dans la première, on découvre Allan le jour de son centième anniversaire, qui décide de ne pas se présenter à la fête organisée en son honneur et de se sauver de sa maison de retraite. Il survient alors toute sorte d'évènements, plus rocambolesques les uns que les autres ! C'est aussi dans cette partie du roman que l'intrigue principale se déroule. La deuxième histoire porte plutôt sur la vie entière d'Allan, de sa naissance à son centième anniversaire. Dans celle-ci, on découvre petit à petit l'homme qu'il est et on comprend de mieux en mieux, au fil du récit, pourquoi il a éprouvé le besoin de se sauver au premier chapitre. Je ne peux pas dire que ce concepts de double histoire sur différentes parties de la vie d'un même personnage ne m'intéresse pas. Au contraire, j'ai même trouvé cela plutôt original et cela allait très bien avec le fond même du roman. C'est plutôt le contenu de ces deux histoires qui les différencie et qui me fait en aimer une plus que l'autre.
Dans la première histoire, Allan prend des initiatives qui mènent à des résultats surprenant et qui nous fait rencontrer plein de personnages. On réussit très bien à suivre le déroulement de l'intrigue, de même que les différents lieux qui sont parcourus par le groupe. Une enquête policière est mêlée à tout ça, de même que des "méchants" membres de gang et quelques meurtres. En bref, tous les éléments sont présents pour former une belle aventure policière, certes stupide et déjantée, mais tout de même ! Dans la deuxième histoire, toutefois, l'histoire de la vie complète d'Allan se révèle un vrai périple. Déjà là, cette partie se rattache plus au récit historique et de voyage qu'à celui policier. Au début, je me suis dit que le mélange de genres pouvait être intéressant à suivre ! Sauf qu'en lisant l'histoire, je n'ai pas vraiment apprécié. D'abord, l'auteur nous fait parcourir des kilomètres partout autour du monde, sans qu'il y ait d'autres raisons pour le personnage principal de voyager que de bien manger et de boire de l'alcool partout où il va. Durant ce périple, qui n'a, je le rappelle, aucune motivation propre, Allan se retrouve mêler à tous les évènements importants survenus au cours du 20e siècle, soit (en grande partie) la 1ere et la 2e guerre mondiale, en rencontrant tous les protagonistes qui y ont joué un rôle important. Ce tour d'horizon de l'histoire mondiale des années 1900 à 2000 m'a fait redécouvrir des évènements dont j'ai eu connaissance à l'école, mais vu sous un autre jour. Toutefois, on passait très rapidement partout et j'ai vraiment réalisé qu'il me manquait beaucoup de connaissances en histoire pour pouvoir apprécier cet aspect. En effet, je ne connaissais pas la moitié des protagonistes importants et l'auteur ne s'attardait aucunement sur leur présentation. C'est donc un aspect qui m'a un peu déplu, au vu de ma propre situation par rapport à l'histoire, mais qui pourrait plaire à d'autres lecteurs.
Passons maintenant au style de l'auteur. En fait, c'est ici que tout le charme du livre s'opère: l'auteur maîtrise merveilleusement bien l'art de l'ironie et de l'humour noir et il ne se gêne pas pour s'en servir ! Cela permet ainsi de donner vie à un livre tout à fait original puisque, sans écrire une seule blague de tout le roman, il réussit à nous faire rire. Que ce soit par les raisonnements "trop évidents" d'Allan ou par la façon d'amener la situation à devenir tout à fait absurde, l'ensemble est entièrement ficelé dans le but de faire sourire ou même rire son lecteur. Pour moi, ça a été une réussite ! C'est particulièrement cette maîtrise parfaite de l'auteur de son vocabulaire et de la situation qui m'a fait apprécié ce livre, et qui m'a aussi fait réalisé que je suis maintenant assez âgée pour lire de la littérature adulte (oui, ça m'a fait prendre un coup de vieux !) De nouvelles découvertes seront sans doute à suivre dans cette voie, au vu de mon appréciation de celle-ci.
Pour finir, abordons plus en détail les personnages. Afin de ne pas vous spoiler le récit, mon analyse demeurera en surface. Tout d'abord, nous avons Allan, le personnage principal. Même s'il a 100 ans, c'est un personnage haut en couleurs, qui nous étonne souvent par son imprévisibilité. En effet, il ne pense que très rarement avant d'agir et n'a que peu de valeurs auxquelles il tient vraiment, par exemple la volonté de ne pas s'impliquer politiquement dans aucun des grands conflits de la planète. Il est aussi très cru dans ses paroles (ce qui est souvent le cas avec les personnes qui ne réfléchissent pas avant d'agir) et subit souvent les conséquences de sa langue trop pendue (surtout sous l'influence de l'alcool). Puis, nous avons Julius, Benny, Mabelle et Sonja qui font partie du groupe, puis l'inspecteur de police et les membres du gang de rue. Mon personnage préféré s'est révélé être Mabelle (ce n'est pas son prénom, mais Benny l'appelle comme ça parce qu'il la trouve belle) puisqu'elle est celle qui a le plus la tête sur les épaules et qu'elle est propriétaire d'un éléphant ! Les autres ont tous aussi une histoire rocambolesque derrière eux, mais c'est vraiment celle que j'ai le plus apprécié.
En conclusion, même si le récit en tant que tel ne m'a plu qu'en partie, j'ai été totalement époustouflée par les talents d'écrivain de l'auteur ! Cela ne permet pas de rendre le récit addictif (ce qui explique pourquoi j'ai pris deux mois pour le terminer), mais il s'agit d'une belle découverte qui demeure plaisante à lire.
J'ai eu beaucoup de difficulté à mettre mes idées en ordre à la suite de cette lecture. En effet, on découvre ici un roman qui s'écarte grandement de ce que je lis habituellement, de telle sorte que je ne savais pas du tout de quel côté le prendre. De surcroît, mon avis est très mitigé et je ne savais donc pas comment le verbaliser. Ce temps de doute et d'incertitude étant maintenant révolu, c'est donc tête première que je me plonge dans la rédaction de mon opinion.
J'ai acheté ce livre sous la recommandation de mon libraire préféré, ainsi que celle de l'un de mes oncles. Je lui avais explicitement spécifié que je désirais lire quelque chose de nouveau et qui serait humoristique. De ce point de vue, on peut dire qu'il a parfaitement rempli les conditions que je lui avait posé ! Ainsi, ayant eu deux bons avis sur cette lecture, qui semblait même être des coups de cœur pour eux, j'étais très emballée à l'idée de le commencer. D'autant plus qu'à ce moment de ma vie, j'avais vraiment besoin de décrocher de ma vie et de me plonger dans un autre univers que le mien. C'est ainsi que j'ai commencé la lecture de ce roman le soir même, pour ne la finir que deux mois plus tard !
Et alors là, je ne savais qu'en penser... Premièrement, un livre n'est jamais sensé prendre autant de temps à être lu, surtout que ce n'est absolument pas par manque de temps qu'il s'est éternisé. Je ne sais pas comment le prendre... On dirait que l'histoire m'intéressait, mais pas assez pour qu'elle soit addictive. En fait, j'ai réalisé que ce n'était que la moitié de l'histoire qui m'intéressait: en effet, le livre est séparé en deux histoires distinctes, qui sont poursuivies à tour de rôle au fil des chapitres. Dans la première, on découvre Allan le jour de son centième anniversaire, qui décide de ne pas se présenter à la fête organisée en son honneur et de se sauver de sa maison de retraite. Il survient alors toute sorte d'évènements, plus rocambolesques les uns que les autres ! C'est aussi dans cette partie du roman que l'intrigue principale se déroule. La deuxième histoire porte plutôt sur la vie entière d'Allan, de sa naissance à son centième anniversaire. Dans celle-ci, on découvre petit à petit l'homme qu'il est et on comprend de mieux en mieux, au fil du récit, pourquoi il a éprouvé le besoin de se sauver au premier chapitre. Je ne peux pas dire que ce concepts de double histoire sur différentes parties de la vie d'un même personnage ne m'intéresse pas. Au contraire, j'ai même trouvé cela plutôt original et cela allait très bien avec le fond même du roman. C'est plutôt le contenu de ces deux histoires qui les différencie et qui me fait en aimer une plus que l'autre.
Dans la première histoire, Allan prend des initiatives qui mènent à des résultats surprenant et qui nous fait rencontrer plein de personnages. On réussit très bien à suivre le déroulement de l'intrigue, de même que les différents lieux qui sont parcourus par le groupe. Une enquête policière est mêlée à tout ça, de même que des "méchants" membres de gang et quelques meurtres. En bref, tous les éléments sont présents pour former une belle aventure policière, certes stupide et déjantée, mais tout de même ! Dans la deuxième histoire, toutefois, l'histoire de la vie complète d'Allan se révèle un vrai périple. Déjà là, cette partie se rattache plus au récit historique et de voyage qu'à celui policier. Au début, je me suis dit que le mélange de genres pouvait être intéressant à suivre ! Sauf qu'en lisant l'histoire, je n'ai pas vraiment apprécié. D'abord, l'auteur nous fait parcourir des kilomètres partout autour du monde, sans qu'il y ait d'autres raisons pour le personnage principal de voyager que de bien manger et de boire de l'alcool partout où il va. Durant ce périple, qui n'a, je le rappelle, aucune motivation propre, Allan se retrouve mêler à tous les évènements importants survenus au cours du 20e siècle, soit (en grande partie) la 1ere et la 2e guerre mondiale, en rencontrant tous les protagonistes qui y ont joué un rôle important. Ce tour d'horizon de l'histoire mondiale des années 1900 à 2000 m'a fait redécouvrir des évènements dont j'ai eu connaissance à l'école, mais vu sous un autre jour. Toutefois, on passait très rapidement partout et j'ai vraiment réalisé qu'il me manquait beaucoup de connaissances en histoire pour pouvoir apprécier cet aspect. En effet, je ne connaissais pas la moitié des protagonistes importants et l'auteur ne s'attardait aucunement sur leur présentation. C'est donc un aspect qui m'a un peu déplu, au vu de ma propre situation par rapport à l'histoire, mais qui pourrait plaire à d'autres lecteurs.
Passons maintenant au style de l'auteur. En fait, c'est ici que tout le charme du livre s'opère: l'auteur maîtrise merveilleusement bien l'art de l'ironie et de l'humour noir et il ne se gêne pas pour s'en servir ! Cela permet ainsi de donner vie à un livre tout à fait original puisque, sans écrire une seule blague de tout le roman, il réussit à nous faire rire. Que ce soit par les raisonnements "trop évidents" d'Allan ou par la façon d'amener la situation à devenir tout à fait absurde, l'ensemble est entièrement ficelé dans le but de faire sourire ou même rire son lecteur. Pour moi, ça a été une réussite ! C'est particulièrement cette maîtrise parfaite de l'auteur de son vocabulaire et de la situation qui m'a fait apprécié ce livre, et qui m'a aussi fait réalisé que je suis maintenant assez âgée pour lire de la littérature adulte (oui, ça m'a fait prendre un coup de vieux !) De nouvelles découvertes seront sans doute à suivre dans cette voie, au vu de mon appréciation de celle-ci.
Pour finir, abordons plus en détail les personnages. Afin de ne pas vous spoiler le récit, mon analyse demeurera en surface. Tout d'abord, nous avons Allan, le personnage principal. Même s'il a 100 ans, c'est un personnage haut en couleurs, qui nous étonne souvent par son imprévisibilité. En effet, il ne pense que très rarement avant d'agir et n'a que peu de valeurs auxquelles il tient vraiment, par exemple la volonté de ne pas s'impliquer politiquement dans aucun des grands conflits de la planète. Il est aussi très cru dans ses paroles (ce qui est souvent le cas avec les personnes qui ne réfléchissent pas avant d'agir) et subit souvent les conséquences de sa langue trop pendue (surtout sous l'influence de l'alcool). Puis, nous avons Julius, Benny, Mabelle et Sonja qui font partie du groupe, puis l'inspecteur de police et les membres du gang de rue. Mon personnage préféré s'est révélé être Mabelle (ce n'est pas son prénom, mais Benny l'appelle comme ça parce qu'il la trouve belle) puisqu'elle est celle qui a le plus la tête sur les épaules et qu'elle est propriétaire d'un éléphant ! Les autres ont tous aussi une histoire rocambolesque derrière eux, mais c'est vraiment celle que j'ai le plus apprécié.
En conclusion, même si le récit en tant que tel ne m'a plu qu'en partie, j'ai été totalement époustouflée par les talents d'écrivain de l'auteur ! Cela ne permet pas de rendre le récit addictif (ce qui explique pourquoi j'ai pris deux mois pour le terminer), mais il s'agit d'une belle découverte qui demeure plaisante à lire.