12 octobre 2020

Anan : Le prince par Lili Boisvert

Auteur: Lili Boisvert
Éditeur: Éditions VLB
Collection: ---
Pages: 376
Parution: 15 juin 2020

Quatrième de couverture : 

Le Contient est dominé depuis toujours par le royaume d'Anan, État matriarcal aux armés invaincues qui s'appuie sur un système politique sophistiqué et le pouvoir de ses prêtresses pour assurer sa prospérité. 

Mais voilà qu'un pays longtemps tenu pour négligeable devient soudainement agressif; qu'une marchande cynique place ses pions dans la capitale pour renverser l'ordre établi; et que la souveraine d'un royaume rival exige, en échange d'une alliance militaire devenue indispensable, d'épouser le fils de la reine d'Anan. C'est à Chaolih, capitaine frondeuse au passé trouble, qu'est confié le commandement de l'équipage clandestin qui doit mener le prince à sa future - et terrifiante - épouse. Leur périple traversera une vaste forêt occupée par un peuple mystérieux que l'on dit cannibale...

Mon avis : 

J'ai acquis ce roman à l'occasion de l'événement "Le 12 août, j'achète un livre québécois" de cette année. Je l'ai choisi sur une suggestion qu'une booktubeuse québécoise (dont le nom m'échappe désormais, je suis vraiment désolé!) qui le présentait comme étant un très bon roman de fantasy basé sur l'empire romain, mais matriarcal. 

Dans cette histoire, nous suivons majoritairement la capitaine des armées terrestres du royaume d'Anan, Chaolih, ainsi que sa troupe au cours de leur périple pour conduire le prince sain et sauf à sa nouvelle promise. Les différentes péripéties nous permettent également de découvrir les différents systèmes politiques et martiaux mis en place par les différents royaumes, de même que les caractéristiques plutôt surprenantes d'un autre peuple plus que mystérieux. 

La première chose qui m'a frappée dès que j'ai débuté ma lecture, c'est la très belle plume de l'auteure. Elle utilise un vocabulaire très riche pour dépeindre les lieux et les actions de son récit. J'ai immédiatement senti que j'avais affaire à une auteure très littéraire, qui sait peser chaque mot et les choisit soigneusement pour refléter exactement ses idées. 

Toutefois, bien que les mots étaient très bien choisis et rendaient le texte très beau, il ne m'a pas permis de m'immerger complètement dans l'histoire. Je ne pourrais l'expliquer, mais je n'ai pas été en mesure de m'imaginer tant les endroits que les personnages ont visité que leur apparence. De plus, les dialogues étaient plutôt simples, et ne permettaient pas, de mon point de vue, de sentir réellement l'évolution des émotions des personnages au cours de la conversation. 

Concernant l'histoire en tant que telle, je l'ai trouvé bien développée, mais somme toute assez classique. De plus, les actions se déroulaient très rapidement, ce qui peut être un point positif pour plusieurs lecteurs mais, de mon côté, j'aurais préféré que l'on s'attarde plus longuement sur les différentes péripéties et que l'auteure prenne la peine de bien me situer dans le décors avant de mettre en branle les personnages. Cela rejoint un peu mon observation précédente concernant les descriptions. 

Au niveau des personnages, j'ai trouvé que Chaolih était un personnage intéressant, qui a toujours des plans d'opération un peu foireux pour tout, mais qui parfois réagit un peu trop impulsivement ou de façon inconséquente avec sa formation martiale (notamment lors de la scène à la fin de la première partie du livre). Son passé ne m'a malheureusement pas réellement intriguée ou intéressée. Je ne me suis par attachée à beaucoup d'autres personnages, hormis peut-être Midora.  

Finalement, l'auteure a voulu introduire plusieurs concepts dans son livre, notamment en faisant de la société un état gouverné par les femmes. Elle s'est donc amusée à renverser l'ensemble des concepts, simplement pour en exposer le résultat. Bien que j'ai trouvé l'idée de base très intéressante et originale, je suis finalement venue à la conclusion que cela ne changeait rien à l'histoire dans les faits, hormis que nous suivons majoritairement des protagonistes féminins qui n'apportent pas réellement un nouvel éclairage sur le monde. Je comprends ce que désirait faire l'auteure, mais je crois que le concept aurait dû être encore plus développée, afin que nous puissions constater de réels effets sur la société. Quelles sont les pratiques qui apparaîtraient, et lesquelles disparaîtraient ? Quelles sont les valeurs que les femmes auraient mis de l'avant qui aurait fait en sorte de changer le monde tel que nous le connaissons ? Comment les relations entre les deux sexes sont-elles modifiées par un déséquilibre des forces en jeuu ? 

Somme toute, il s'agissait d'un bon roman avec une idée de base très originale, mais qui n'a pas été bien exécutée et développée à son plein potentiel à mon avis. Malheureusement, je ne crois pas que je poursuivrai ma lecture de la série, et ce considérant que je ne me suis pas assez attachée à l'univers et aux personnages, particulièrement à celui de Chaolih. Il s'agit toutefois d'une très bonne entrée en matière pour les personnes qui voudraient commencer à apprivoiser le genre de la fantasy et souhaite découvrir une histoire qui progresse rapidement et, si c'est le cas, n'hésitez surtout pas à le lire.