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12 octobre 2020

Anan : Le prince par Lili Boisvert

Auteur: Lili Boisvert
Éditeur: Éditions VLB
Collection: ---
Pages: 376
Parution: 15 juin 2020

Quatrième de couverture : 

Le Contient est dominé depuis toujours par le royaume d'Anan, État matriarcal aux armés invaincues qui s'appuie sur un système politique sophistiqué et le pouvoir de ses prêtresses pour assurer sa prospérité. 

Mais voilà qu'un pays longtemps tenu pour négligeable devient soudainement agressif; qu'une marchande cynique place ses pions dans la capitale pour renverser l'ordre établi; et que la souveraine d'un royaume rival exige, en échange d'une alliance militaire devenue indispensable, d'épouser le fils de la reine d'Anan. C'est à Chaolih, capitaine frondeuse au passé trouble, qu'est confié le commandement de l'équipage clandestin qui doit mener le prince à sa future - et terrifiante - épouse. Leur périple traversera une vaste forêt occupée par un peuple mystérieux que l'on dit cannibale...

Mon avis : 

J'ai acquis ce roman à l'occasion de l'événement "Le 12 août, j'achète un livre québécois" de cette année. Je l'ai choisi sur une suggestion qu'une booktubeuse québécoise (dont le nom m'échappe désormais, je suis vraiment désolé!) qui le présentait comme étant un très bon roman de fantasy basé sur l'empire romain, mais matriarcal. 

Dans cette histoire, nous suivons majoritairement la capitaine des armées terrestres du royaume d'Anan, Chaolih, ainsi que sa troupe au cours de leur périple pour conduire le prince sain et sauf à sa nouvelle promise. Les différentes péripéties nous permettent également de découvrir les différents systèmes politiques et martiaux mis en place par les différents royaumes, de même que les caractéristiques plutôt surprenantes d'un autre peuple plus que mystérieux. 

La première chose qui m'a frappée dès que j'ai débuté ma lecture, c'est la très belle plume de l'auteure. Elle utilise un vocabulaire très riche pour dépeindre les lieux et les actions de son récit. J'ai immédiatement senti que j'avais affaire à une auteure très littéraire, qui sait peser chaque mot et les choisit soigneusement pour refléter exactement ses idées. 

Toutefois, bien que les mots étaient très bien choisis et rendaient le texte très beau, il ne m'a pas permis de m'immerger complètement dans l'histoire. Je ne pourrais l'expliquer, mais je n'ai pas été en mesure de m'imaginer tant les endroits que les personnages ont visité que leur apparence. De plus, les dialogues étaient plutôt simples, et ne permettaient pas, de mon point de vue, de sentir réellement l'évolution des émotions des personnages au cours de la conversation. 

Concernant l'histoire en tant que telle, je l'ai trouvé bien développée, mais somme toute assez classique. De plus, les actions se déroulaient très rapidement, ce qui peut être un point positif pour plusieurs lecteurs mais, de mon côté, j'aurais préféré que l'on s'attarde plus longuement sur les différentes péripéties et que l'auteure prenne la peine de bien me situer dans le décors avant de mettre en branle les personnages. Cela rejoint un peu mon observation précédente concernant les descriptions. 

Au niveau des personnages, j'ai trouvé que Chaolih était un personnage intéressant, qui a toujours des plans d'opération un peu foireux pour tout, mais qui parfois réagit un peu trop impulsivement ou de façon inconséquente avec sa formation martiale (notamment lors de la scène à la fin de la première partie du livre). Son passé ne m'a malheureusement pas réellement intriguée ou intéressée. Je ne me suis par attachée à beaucoup d'autres personnages, hormis peut-être Midora.  

Finalement, l'auteure a voulu introduire plusieurs concepts dans son livre, notamment en faisant de la société un état gouverné par les femmes. Elle s'est donc amusée à renverser l'ensemble des concepts, simplement pour en exposer le résultat. Bien que j'ai trouvé l'idée de base très intéressante et originale, je suis finalement venue à la conclusion que cela ne changeait rien à l'histoire dans les faits, hormis que nous suivons majoritairement des protagonistes féminins qui n'apportent pas réellement un nouvel éclairage sur le monde. Je comprends ce que désirait faire l'auteure, mais je crois que le concept aurait dû être encore plus développée, afin que nous puissions constater de réels effets sur la société. Quelles sont les pratiques qui apparaîtraient, et lesquelles disparaîtraient ? Quelles sont les valeurs que les femmes auraient mis de l'avant qui aurait fait en sorte de changer le monde tel que nous le connaissons ? Comment les relations entre les deux sexes sont-elles modifiées par un déséquilibre des forces en jeuu ? 

Somme toute, il s'agissait d'un bon roman avec une idée de base très originale, mais qui n'a pas été bien exécutée et développée à son plein potentiel à mon avis. Malheureusement, je ne crois pas que je poursuivrai ma lecture de la série, et ce considérant que je ne me suis pas assez attachée à l'univers et aux personnages, particulièrement à celui de Chaolih. Il s'agit toutefois d'une très bonne entrée en matière pour les personnes qui voudraient commencer à apprivoiser le genre de la fantasy et souhaite découvrir une histoire qui progresse rapidement et, si c'est le cas, n'hésitez surtout pas à le lire. 

12 mai 2020

Les Guerriers de Ténèbres tome 1 : La Quête du Griffon par Katherine A. Ouellet

Auteur: Katherine A. Ouellet
Éditeur: Luzerne Rousse
Collection: ---
Pages: 466
Parution: 10 novembre 2018


Quatrième de couverture : 

Le monde de Théïa est à feu et à sang. Sentant que le temps lui est désormais compté, l’Enchanteresse Rowenna de Sora décide de faire renaître un ancien
ordre : celui des Guerriers de Lumière.

Apprivoisant encore leurs pouvoirs, et essayant de ne pas se laisser consumer par eux, les six adolescents formant l’Ordre devront traverser la moitié du continent pour aller défier l’usurpatrice du trône de Morthos, la reine Morganne, ainsi que l’Ombre, son bras droit.

Leur destinée étant de combattre le mal qui gangrène le continent d’Isédia, renverser Morganne n’est que la première tâche qui sera imposée aux Guerriers.

Mon avis : 

Ce roman raconte l'histoire de 6 adolescents qui, malgré eux, sont recrutés dans le fameux ordre des Guerriers de Lumière afin de combattre le mal sur le continent d'Isédia. Ces Guerriers existent également afin de protéger les mortels des dieux et déesses de ce monde pendant que ceux-ci se livrent une guerre dans le panthéon céleste, guerre où les mortels sont utilisés comme des jouets par les divinités. 

La particularité des Guerriers de Lumière réside dans le fait que chacun de ses membres est le porteur d'une pierre de pouvoirs liés aux éléments. Dans ce premier tome, nous apprenons à connaître ces six futurs guerriers et suivons leur apprentissage de la magie au fil des obstacles qui se dresseront sur leur chemin. 

Je le dis d'emblée, je n'ai pas apprécié cette lecture. Ce livre comporte plusieurs problématiques majeures pour moi, qui ai lu énormément de fantasy, que ce soit de niveau jeunesse, young adult ou adulte, mais je regrouperais l'ensemble de ma critique sous un seul point: ce livre n'est pas adressé au bon public. 

Je suis d'avis que j'aurais beaucoup mieux apprécié cette lecture lorsque j'étais âgée entre 9 à 13 ans. Voici pourquoi.  

Tout d'abord, son contenu est tout d'abord tout à fait adéquat pour des enfants de cet âge, et ce considérant qu'aucune scène de violence excessive ou d'autre contenu plus adulte n'était présente. De plus, le vocabulaire utilisé par l'auteure est adapté pour ce genre ce public, les phrases utilisées étant courtes et rythmées et utilisant un vocabulaire simple. 

De plus, les personnages ont le tempérament et le caractère que pourrait avoir des enfants de 9 à 13 ans dans leurs enfantillages, de telle sorte qu'un lecteur se trouvant dans cette même tranche d'âge se projetterait sans doute mieux dans les aventures de ceux-ci. Ainsi, en choisissant de rediriger l'oeuvre vers un autre public cible, la plupart des éléments problématiques soulevés au cours de ma lecture disparaissent d'eux-mêmes. 

Toutefois, malgré ce changement de cap, j'ai tout de même relevé plusieurs incohérences dans le roman. Mentionnons tout d'abord Adryan et ses pouvoirs. Je ne vois aucun problème à ce que l'auteure nous dépeigne un personnage comme Adryan, qui a plusieurs ressources à sa disposition, notamment la possibilité de lire dans les pensées. Toutefois, j'aurais aimé que cette particularité soit pleinement exploité par le personnage, et lui permette ainsi d'être un peu plus omniscient, en connaissance de son environnement. Au contraire, Adryan n'est pas à l'aise de faire confiance à ses compagnons ou toute autre personne, alors même qu'il a la capacité de lire dans leurs pensées en tout temps. Il n'y a donc, à mon avis, aucune logique à l'existence des doutes et des peurs de ce personnage, plus particulièrement par rapport à un certain représentant de la race elfique rencontré dans le roman... 

Par la suite, j'ai trouvé que plusieurs des réactions des personnages n'étaient pas crédibles. Prenons par exemple le personnage de Kérinne. Kérinne vit dans ce roman un énorme chamboulement dans sa vie, et semble accepter d'emblée son nouveau destin et sa nouvelle façon de vivre. Au surplus, elle est immédiatement meilleure que les autres ou équivalente en talent et en habilité dans plusieurs disciplines qu'elle ne pratiquait pas auparavant, ce qui n'est pas logique à mon sens. Ce n'est qu'un exemple parmi d'autres, mais il illustre à mon sens une problématique de ce roman, ce qui rend ses personnages un peu moins crédibles à mes yeux. 

Finalement, j'ai certaines réserves à soulever relativement au rythme de l'oeuvre. J'ai trouvé que les actions s'enchaînaient extrêmement rapidement, au point que je n'avais pas le temps de comprendre la difficulté d'une épreuve traversée par les personnages ou l'environnement entourant nos protagonistes avant que nous passions immédiatement à la scène suivante. De plus, il y avait également certains moments où les personnages se chamaillaient ou discutaient alors qu'ils étaient au beau milieu d'une course-poursuite, ce qui leur aurait alors valu de se faire rattraper très rapidement selon moi. 

Malgré ce bémol de mon côté, je crois toutefois que d'autres saurons apprécié ce rythme accéléré, qui ne laisse pas une seule seconde de répit au lecteur. 

Notons également que ce commentaire s'applique aussi au début de l'histoire, où l'auteure m'a perdu pendant les cinquante premières pages avec un afflux d'informations trop important et des enjeux politiques qui n'avaient finalement pas un grand impact sur le reste de l'histoire. J'aurais préféré que l'on me fasse découvrir progressivement les différents royaumes et leur culture, de même que les différentes divinités de ce monde. J'aurais ainsi eu le temps d'assimiler chacune de ces informations, pour ainsi mieux comprendre les enjeux politiques de ce continent. 

En bref, je n'ai malheureusement pas apprécié cette histoire, mais je suis certaine qu'un public plus jeune, âgé entre 9 et 13 ans, saurait mieux l'apprécier qu'un public jeune adulte. 

27 avril 2020

TAG 100% bleu

Bonjour à tous !

Aujourd'hui, je reprends la publication d'article après cette absence inaperçue (ou presque) afin de vous présenter le Tag 100% bleu, a.k.a. sur la littérature québécoise !

Ce TAG a été créé par la Booktubeuse MAPS afin de soutenir le milieu du livre québécois dans cette période de précarité économique.

Donc, sans plus attendre, je vous présente quelques suggestions québécoises de mon crue:

1) L'auteur/l'autrice que tu recommandes tout le temps ?
On commence avec une question plus difficile pour moi, considérant qu'il est assez rare que je recommande spécifiquement un ou une auteur(e) québécois(e).

Quand j'étais plus jeune, soit entre 8 et 16 ans disons, je recommandais beaucoup Anne Robillard, auteure des Chevaliers d'Émeraude, mais également de plusieurs autres séries que j'appréciais :
     
Maintenant, toutefois, je recommanderais plutôt l'auteure Elisabeth Tremblay, tant pour sa série Filles de Lune que pour son premier tome de la série Sang de pirate (il me reste les tomes 3 et 4 à lire, et j'avais moins apprécié le 2e tome) :
 
2) Un livre qui a été une grande surprise pour toi ?
Je me rappelle que le premier tome de la série La vengeance des Ténébryss par Claude Jutras m'avait beaucoup étonné par la qualité de son écriture et de son intrigue. Je n'ai toutefois jamais eu l'occasion de trouver la suite en librairie !

3) Un auteur ou une autrice que tu aimerais découvrir ?
Je n'ai pas lu beaucoup de Chick-lit québécoise, ne sachant pas vraiment par où commencer. Mais je crois savoir que les livres écrits par Amélie Dubois sont assez réputés, donc je me laisserai peut-être tenté !
4) Un livre nostalgique (qui te rappelle ton enfance) ?
J'aimais beaucoup les livres J'aime lire ! (je ne sais pas si c'est québécois, mais c'est tout de même une collection que j'appréciais particulièrement !)

5) Un livre qui t'as bouleversé ?
Je n'ai malheureusement pas souvenir d'un livre québécois qui m'a bouleversée, considérant que je n'ai lu que très peu (ou pas) de livres contemporains québécois. Toutefois, afin de donner une réponse à cette question, notons que le roman Eliza et ses monstres par Francesca Zappia m'avait réellement bouleversée:
6) Un livre audio que tu recommandes ou que tu vas tenter ?
Lors de l'un de mes innombrables aller-retours Sherbrooke-Québec, j'ai commencé à écouter la série
Anne la maison aux pignons verts, qui est disponible gratuitement sur le site de Radio-Canada pour les intéressés. L'auteure n'est pas québécoise, mais canadienne, alors je crois que cela compte quand même ! J'avais bien apprécié l'histoire !
7) Ta maison d'édition coup de cœur ?
Quand j'étais plus jeune, soit entre 7 et 12 ans, j'appréciais énormément tous les livres qui étaient publiés par la maison d'édition Les Intouchables.
   
Ensuite, je suis tombée sur les Éditions ADA que j'ai beaucoup aimé durant mon adolescence :
  
 
Finalement, aujourd'hui, je tenais à souligner l'existence et la contribution au milieu littéraire québécois de la nouvelle maison d'édition Luzerne Rousse, dont je soutiens l'ambition de faire entrer sur nos tablettes de la littérature Young Adult d'auteurs de chez nous ! Je n'ai pas encore eu l'occasion de lire beaucoup de leurs romans, mais j'espère pouvoir me plonger dans ceux-ci très bientôt !
   
8) Ta citation préférée ?
Je n'ai pas de citation préférée, malheureusement. Je ne note jamais les passages des livres que j'apprécie...

Et voilà, c'est ce qui conclut ce Tag ! Si vous avez des suggestions de lectures québécoises, n'hésitez surtout pas !


15 décembre 2017

Incandescence tome 1: Feu et ombre par Janney Deveault

Auteur: Janney Deveault
Éditeur: Luzerne Rousse
Collection: ---
Pages: 347
Parution: 21 juin 2017


Quatrième de couverture: 

On raconte qu'au début des temps, il n'y avait qu'un tout.
Une fragile source d'énergie qu'on appelait la Quintessence. 
Quatre éléments émergèrent de ce tout. 

Initiée d'une des quatre lignées, Aelys est capable de manipuler le feu. Son quotidien se résume à dénicher des Potentiels, former des Initiés et combattre l'Ordre, jusqu'au jour où elle fait la rencontre de Liam. Une violente attirance la pousse inextricablement vers ce jeune homme énigmatiques qui fait toutefois partie de l'organisation ennemie. 

Une sombre machination se met alors en place à l'insu d'Aelys et de Liam. De Londres jusqu'aux bordures de l'Écosse, ils devront mener un combat sans merci, jusqu'au sacrifice inconcevable qui scellera leur destin. 

Mon avis: 

J'ai rencontré l'auteure de cet ouvrage au Salon du livre de Montréal, où j'ai eu la chance de parler un peu avec elle, et de me faire dédicacer mon exemplaire. Je l'avais vu passer à de nombreuses occasions sur la blogo québécoise, et j'étais très heureuse de pouvoir le découvrir pour me faire mon propre avis à son sujet. Si vous ne les connaissez pas encore, je vous invite à découvrir la toute nouvelle maison d'édition québécoise Luzerne Rousse, qui vous propose pour le moment 4 romans destinés aux lecteurs Young Adult, incluant celui-ci. Et oui, les couvertures de leurs livres sont toutes aussi sublimes que celle-ci !

Entrons maintenant dans le vif du sujet. L'histoire raconte la vie d'Aelys, une Initiée de la lignée des Incandescents, qui est capable de manipuler le feu. Or, au lieu de commencer l'histoire au moment où ce personnage principal découvre ses pouvoirs et doit les maîtriser, l'auteure a plutôt décider d'innover et d'en faire une guide pour les nouveaux Initiés. Ainsi, le rôle d'Aelys se résume à trouver de nouveaux Initiés, les ramener au refuge de sa famille et les former. En plus de tout ça, elle doit aussi s'assurer que l'Ordre, une organisation anti-magie, ne capture pas les Initiés avant même qu'elle les ait trouvés.

Tout d'abord, j'ai beaucoup aimé la référence qui a été faite à X-Men ici. Le rôle et la maturité d'Aelys permettent d'avoir une perspective différente de ce que l'on peut voir habituellement dans ce genre d'histoire. En effet, au lieu d'être le pauvre Initié qui ne comprend rien de ce qui se passe et doit apprendre à vivre avec ses pouvoirs, on se retrouve plutôt avec une femme "mûre", qui a déjà su les apprivoiser. Ainsi, la mise en place de l'histoire est faite très différemment, même si l'on réussit tout de même à obtenir les informations essentielles pour comprendre l'univers qui a été construit par l'auteure via une façon détournée. J'ai vraiment apprécié cette originale mise en contexte, considérant qu'elle nous permet de nous plonger directement dans le cadre de l'intrigue, sans que la maîtrise d'Aelys sur ces pouvoirs ne semble irréaliste. Par la bande, l'auteure nous amène aussi à découvrir le processus de maîtrise de ces pouvoirs, sans que cela en vienne à constituer le cœur de l'intrigue.

Et puis survient l'intrigue principale, avec l'apparition de Liam dans le décor. Comment décrire Liam ? Eh bien, je dirais qu'il est mystérieux et attentionné, gentil, mais torturé. Il pense au bien des autres avant le sien dans certaines circonstances, surtout quand il s'agit de personnes importantes pour lui. Il est même capable d'aller au-delà des préjugés pour aider une personne qui lui est chère, et ce n'est pas peu dire dans sa situation. Contrairement à plusieurs, je ne suis pas tombée amoureuse de ce personnage, et ce malgré qu'il porte le plus beau prénom qui soit ! Je l'ai trouvé beaucoup trop impulsif et dévoué vers la fin du livre. Il ne faut toutefois pas croire que je ne l'apprécie pas, au contraire ! C'est seulement que le potentiel amoureux entre lui et moi est assez inexistant dans les faits.

Entre lui et Aelys, par contre, on sent bien la flamme (sans mauvais jeu de mots). Une bonne partie de l'intrigue se concentre sur le développement de cette relation, et ce au travers de l'action et des escarmouches de l'Ordre. Les thèmes de la confiance, de l'amitié, de l'amour et des risques de l'impulsivité sont mis de l'avant ici, créant un cocktail explosif de milles et un retournements de situation. La rencontre de ces deux personnages au caractère fougueux n'est pas de tout repos !

Nous en arrivons maintenant à ma partie préférée: la plume de l'auteure. Je la décrirai en deux mots: riche et renversante ! Il faut savoir qu'au Québec, les auteurs ont tendance à utiliser le langage parlé à l'écrit, que ce soit seulement dans les dialogues ou dans l'ensemble du récit. Ici, il n'y avait absolument aucune référence au Québec et à sa langue, ce qui m'a fait un bien fou ! Je comparerais ce phénomène à ce que l'on peut retrouver dans d'autres récits fantastiques québécois, tels que les oeuvres d'Anne Robillard ou d'Elisabeth Tremblay. Dans ces récits aussi, on se détachait complètement de la culture québécoise, pour donner un ton plus international à l'oeuvre. Toutefois, je dois l'avouer, la plume de l'auteure était ici bien plus riche que celle de ces grandes auteures québécoises. Chaque mot avait une signification, qui enrichissait la phrase sans jamais l'alourdir. Considérant qu'il s'agit du premier roman de l'auteure, je lui lève mon chapeau pour son talent d'écriture !

Je finirai cette chronique en commentant la fin de l'histoire. En fait, il s'agit du seul point négatif que j'ai pu trouver à ce roman. L'auteure nous entraîne dans un premier tourbillon d’événements, avec beaucoup d'actions et de révélations. Puis, elle nous fait entrer dans un deuxième tourbillon, un peu plus petit mais chargé d'encore plus de révélations essentielles pour la suite de l'histoire. Selon moi, la deuxième série d’événements était de trop. Je n'ai pas eu le temps de me remettre de mes émotions et d'assimiler l'implication des nouvelles informations fournies avant qu'on me sature de plus belle. J'ai compris à la fin que l'auteure avait un objectif bien précis en tête, qu'il fallait qu'elle atteigne pour arriver à la fin de son histoire, mais je crois que les actions pour y parvenir auraient pu être mieux espacées ou moins fournies en révélations importantes.

Je suis donc bien contente d'avoir découvert ce récit urban fantastique, que j'ai beaucoup apprécié entre autres pour son originalité, ses personnages et sa plume. J'ai toutefois moins aimé la fin, qui était un peu trop chargée à mon goût. En y repensant, je me rends aussi compte que je n'ai pas vraiment remarqué dans quelle ville se déroulait les actions de l'intrigue. Je sais que l'histoire avait lieu en Angleterre, mais cela aurait pu être n'importe où ailleurs et l'histoire n'en aurait pas été modifiée. Ce que je veux dire par là, c'est qu'il n'y avait pas de signes distinctifs nous confirmant que l'histoire se déroulait bien en Angleterre, et non au Québec par exemple. Cela pourrait être corrigé en ajoutant un peu plus d'éléments spécifiques à telle forme d'architecture de bâtiment ou à tel type de commerce particulier dans les descriptions.

Bref, je vous conseille vivement ce roman si vous êtes friands de fantastique et de romance, le tout regroupé sous une superbe plume ! Il s'agissait d'une excellente lecture pour moi, qui réussit à renouveler le genre fantastique ! J'ai très hâte de découvrir le prochain tome de ce roman, et de pouvoir connaître la suite des aventures de Liam et Aelys !

***Petite note supplémentaire: J'ai aussi trouvé plusieurs erreurs plutôt liées à la forme du livre qu'au fond. Par exemple, des phrases qui devraient être en italique (parce que ce sont des pensées) et qui ne le sont pas, et aussi des erreurs au niveau du coupage des mots en deux à la fin de certaines lignes, qui n'avait pas été bien fait. Cela nuit un peu à la fluidité de la lecture, et pourrait être corrigé aisément afin d'en améliorer la qualité.

19/12
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8 octobre 2017

Les gardiens des portes : Abygaelle par Sonia Alain

Auteur: Sonia Alain
Éditeur: AdA
Collection: ---
Pages: 350
Parution: 12 février 2014


Quatrième de couverture: 

Qu'est-ce qu'une légende ? Un récit imaginaire sorti tout droit d'esprits fantastiques, ou bien une suite d'événements qui se seraient bel et bien déroulés dans le passé ? 

Projetée bien malgré elle dans une réalité parallèle à la sienne, Abbygaelle aura à faire face à plusieurs phénomènes inexplicables. Oscillant constamment entre deux mondes, celui des esprits et le nôtre, elle tentera de survivre. Dans l'ombre, quelqu'un tire les ficelles pour l'amener inexorablement sur un chemin qu'elle refuse d'emprunter, vers une métamorphose contre nature. 

Cet homme séduisant, Marcus, est-il un ami ou un ennemi ? Pourquoi est-elle si troublée par sa présence ? Et s'il n'était pas humain...

Mon avis: 

Au vu du résumé, je m'attendais à un récit entièrement fantastique, avec un brin de romance. J'ai ensuite été consulté les différentes critiques disponibles sur Livraddict, et j'y ai constaté que le livre était en fait très axé sur la romance, et de la romance érotique de surcroît. J'ai donc commencé ma lecture avec cette idée en tête. Toutefois, au final, j'ai trouvé qu'effectivement, la romance prenait beaucoup de place, mais que le côté fantastique de l'histoire en prenait aussi beaucoup plus que ce que j'avais envisagé ! Le découpage y est pratiquement 50/50.

Nous rencontrons donc ici Abbygaelle, une jeune femme de 20 ans, qui décide d'aller passer ses vacances avec son père près de Rimouski, au Bas-St-Laurent (Qc, Canada). Or, son père est alors en "voyage d'affaire" avec des collègues de travail, Marcus, Maximien, Florian, Daphnée et une autre. Alors qu'elle ne se l'explique pas, Abby se sent étrange lorsqu'elle est d'abord en contact avec eux, mais la réaction la plus forte survient lors de ses contacts avec Marcus. Au travers de tout ça, elle commence à être témoin de scènes du passé, qui lui apparaissent aussi réelles que la réalité. Que se passe-t-il, et pourquoi régit-elle de cette façon en présence des autres, et plus particulièrement de Marcus ?

La première chose que j'ai constatée en commençant cette lecture, c'est la beauté de la plume de l'auteure. Le vocabulaire est soutenu, et les descriptions sont très évocatrices. On réussit à bien se projeter dans l'histoire, sur le bord du fleuve St-Laurent. Je dois l'avouer, cela m'a donné envie de retourner dans mon coin de pays, moi qui est justement native de la région du Bas-St-Laurent ! Le seul petit reproche que je pourrais faire à ce niveau concerne la narration utilisée. En effet, le narrateur omniscient l'était un peu trop, dans le sens que pendant une phrase, j'étais directement dans la tête d'Abby, et la suivante, sans changement de paragraphe, j'étais rendue dans la tête de Marcus ou un autre personnage. Ainsi, j'étais en mesure de savoir tout le temps ce que tout le monde pensait à un moment précis. J'ai trouvé cette façon de faire plutôt déstabilisante, et un peu inadaptée à l'émotion que l'on voulait faire transparaître. Le tout est trop entremêlé, il aurait fallu s'en tenir à l'un ou l'autre par paragraphe au moins.

J'aborde maintenant un point un peu plus mitigé de ma lecture: l'intrigue en elle-même. D'abord, il faut le préciser, cette histoire tourne énormément autour du sexe. Que ce soit la magie, la prophétie, le but ultime de l'ennemi, la relation entre les personnages, tout tourne autour de ça. Déjà là, j'étais un peu déboussolée qu'il s'agisse d'une thématique aussi exploitée dans ce roman. Vient alors le moment de LA relation de l'histoire. Premièrement, je n'arrivais pas à comprendre la réaction (ou plutôt l'absence de réaction) d'Abby et de son père face au prétendant. En effet, on nous le présente d'abord comme un homme adulte lorsqu'Abby avait 5 ans, j'en ai donc déduis qu'il devait avoir au minimum 40 ans lorsqu'elle le revoit 15 ans plus tard ! Ce n'est qu'à la moitié du livre qu'on apprend qu'il a une apparence d'un homme dans la trentaine, ce qui explique un peu plus la relation, mais tout de même... Cela m'a semblé très étrange pendant une bonne partie du temps !

Ensuite, la relation entre ces deux protagonistes évoluent à l'envers. Je m'explique. Pour moi, une série basée sur une relations amoureuse (qu'elle inclue le côté passionnel ou non) se doit de présenter une relation crédible, bien construite, qui a un semblant de réalisme. Or, et je le souligne très souvent, les débuts et justifications des relations amoureuses sont souvent bâclés par les auteurs, pour parvenir au résultat qu'ils veulent (que ce soit que le personnage amoureux veuille tout faire pour l'autre, qu'il évolue positivement ou qu'il se sente compris dans un monde où il se sentait seul). Habituellement, je suis plus tolérante envers un roman de fantasy général : je souligne la relation bâclée, mais elle ne m'empêche pas d'apprécier tout de même ma lecture (si la relation ne devient pas le centre d'intérêt). Pour un livre romantique, toutefois, il faut du moins que cette relation soit bien construite : c'est l'élément central du livre !

Toute cette tirade visait à introduire le fait que non, l'auteure ne s'est pas appliquée pour construire la relation entre ses deux personnages principaux même si elle a décidé d'accorder autant de place à la romance qu'à l'aspect fantastique de son histoire. En fait, j'avais l'impression de vivre une relation à l'envers : d'abord le désir, puis les sentiments. D'une façon ou d'une autre, elle avait une justification toute prête, qui ne m'a malheureusement pas convaincue. La légitimité de la relation ne survient que trop tard pour moi, et le début présente du sexe un peu trop gratuit. La réaction d'Abby face à cette "brutalité" déboussolante n'est pas crédible à mes yeux. En fait, vous le comprendrez, j'ai trouvé que la construction de la relation manquait de réalisme.

Il ne faut pas que vous pensiez que je suis contre l'érotisme dans les livres. Ce n'est clairement pas le cas. Toutefois, je suis moins friande quand il s'agit du thème de base de l'histoire et qu'il est introduit de façon aussi peu justifié. Et surtout, rappelons-le, lorsque la quatrième de couverture ne laisse aucunement présager ce genre d'histoire !

Cette lecture en est donc une mitigée pour ma part. Je n'irais pas jusqu'à dire qu'il s'agit d'une déception, puisque j'ai passé un bon moment après que tous les éléments aient été mis en place et que j'aie fini par accepter la relation entre les deux personnages principaux. La plume de l'auteure était belle, et si l'intrigue avait été mieux montée, je crois que j'aurais pu apprécier ce roman.

Et vous, avez-vous lu ce livre ? Qu'en avez-vous pensé ? Dites-moi tout dans les commentaires ! 

12/12
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17 septembre 2017

Les incroyables et périlleuses aventures de Gabriel Latulipe tome 1 : L'alchimiste du mal par Benjamin Faucon

Auteur: Benjamin Faucon
Éditeur: AdA
Collection: ---
Pages: 328 pages
Parution: 8 septembre 2015


Quatrième de couverture: 

Au nord du royaume se trouve une imposante muraille protégeant la civilisation des assauts répétés d'une nature indomptable. Derrière ces murs de pierre, de menaçantes créatures voguent parmi une végétation aussi effrayante que luxuriante. 

En arrivant à l'académie des sciences de la nature, Gabriel s'imaginait que tous ses problèmes ne seraient que de lointains cauchemars. Pourtant, une simple excursion dans les terres interdites le plonge, avec son ami, dans un monde des plus sombres, là où le mal peut prendre l'apparence d'un arbre ou d'une simple plante. 

Et si toutes les craintes du royaume étaient réelles ? C'est ce que va découvrir Gabriel, bien malgré lui... 

Mon avis: 

Ce roman met en avant la vie de Gabriel Latulipe, 11 ans, qui entame un voyage bien particulier un jour où il tentait de fuir ses intimidateurs. Ce jeune garçon plein de vie attirait en effet les foudres de ses camarades de classe au vu de sa trop grande passion pour la nature. Il était donc le "nerd" par excellence, toujours la tête tournée vers les nuages ou vers le sol, à la recherche de nouveaux phénomènes à découvrir. Le jour où il tente d'échapper, une fois de plus, à ses poursuivants à la sortie de l'école, il se cache dans un buisson de roses, qui le transporte dans un autre monde tout à fait différent (Narnia ?), mais qui est en même temps similaire puisque ses parents et son voisin habitent aussi dans ce nouveau monde. 

On nous présente donc le périple de Gabriel à partir de ce moment, périple qui est marqué par son entrée à l'Académie des sciences de la nature, très loin de la résidence familiale. Gabriel s'y fera de nouveaux amis, et sera entraîné dans une affaire très dangereuse qui a alors lieu à l'académie. Bien honnêtement, je me sentais un peu dans un Harry Potter à l'école des sorciers remastérisé. Beaucoup d'éléments ont été repris, entre autres l'idée d'une entrée dans une nouvelle école où un professeur particulier ne l'aime pas beaucoup et est très sévère à son égard (Rogue), ou un ami qui est un peu bête mais loyal, et qui a peur de tout (Ron, et désolé si ma description du personnage ne ressemble pas à l'idée que vous vous faites de Ron), ou alors que le méchant est impliqué dans l'école. 

Je n'ai rien contre les histoires reprenant le schéma de Harry Potter. Il faut toutefois que cela soit bien fait. Malheureusement, je n'ai pas trouvé que c'était le cas ici. L'auteur n'a pas assez, à mon avis, axé sur les éléments originaux de son histoire. Premièrement, nous n’assistons réellement à aucun des cours de l'académie, ce que j'ai trouvé plutôt dommage considérant que le coeur du monde dans lequel est plongé Gabriel est très différent en raison de la déférence qu'ont les habitants pour la nature. Or, aucun passage du livre ne nous explique pourquoi est-ce que les habitants agissent ainsi, mais on sait par contre qu'il ne faut jamais couper une fleur ! C'est un élément de l'univers qui a été très mal exploité à mon avis. En effet, il y avait beaucoup de potentiel derrière cette idée de plantes plus "vivantes", ou alors de vision plus écologique de la préservation de la nature. Je n'ai donc pas été comblée par les informations qui m'ont été donné par l'auteur (soit, à mon avis, aucune). 

Ensuite, un autre élément que je reproche à ce livre se retrouve au niveau de l'écriture même. En soi, les passages narratifs et descriptifs du roman étaient extrêmement bien écrit, dans le sens que le vocabulaire utilisé était très riche et que l'on pouvait clairement se faire une idée de l'environnement dans lequel les personnages évoluaient. Le problème se situait au niveau des dialogues. En fait, ceux-ci étaient clairement rédigés pour des enfants de 11 ans, soit le public cible de l'histoire. Au contraire, le reste du roman employait plutôt un vocabulaire destiné à de jeunes adultes (ex: "conciliabules" ou "camaïeu", etc.). J'ai donc beaucoup de difficultés à déterminer à qui était destiné cette histoire, considérant que les enfants ne comprendront pas les passages autres que les dialogues et les adultes trouveront les dialogues trop enfantins. 

J'ai aussi trouvé qu'il y avait par moment un problème de rythme au niveau du récit. En effet, on voit bien que l'auteur veut donner le plus de détails possibles dans toutes les situations, ce qui est très bien dans certaines occasions, mais moins dans d'autres. Ainsi, au moment d'une course-poursuite, je m'attends à retrouver de très courtes phrases d'action, et non pas à savoir à quoi ressemble le chandelier et quel était son utilité dans le château (alors que celui-ci n'est même pas utilisé par le personnage). Cela cassait le rythme de peur et d'excitation, et rendait moins agréable la lecture. De plus, j'ai aussi trouvé un léger défaut au niveau des choix de certains termes dans l'histoire, mais je sais très bien qu'il s'agit d'une tare québécoise qui atteint beaucoup d'auteurs. En effet, j'ai retrouvé certains mots plus "québécois" dans le texte, et cela m'a un peu titillé (par exemple: accoté sur quelque chose). Ce n'est qu'un détail, mais je crois que nos amis européens n'auraient peut-être pas compris le sens de certains mots. 

Plus concernant l'histoire en tant que telle, je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi Gabriel déteste autant ses cours à l'académie, considérant que c'était la seule chose qu'il voulait étudier quand il était dans son monde. De plus, il a aussi énormément changé de caractère en l'espace d'à peu près une semaine,  ce à quoi j'ai de la difficulté à adhérer. Les personnages doivent vivre des événements incroyablement difficiles pour changer de personnalité entre le début et la fin de l'histoire, ce qui n'a clairement pas été le cas. Je ne comprends pas non plus la soudaine indépendance de Gabriel vis-à-vis de ses parents. Jamais il ne tente de retourner dans son monde, ou même auprès de sa famille de ce monde. De plus, il n'y pense que très rarement, se satisfaisant de la présence de ses amis et professeurs. Je trouve cela quelque peu déconnecté de la réalité, surtout pour un enfant de 11 ans qui ne détestait pas sa famille à la base. 

Passons maintenant aux points que j'ai apprécié de l'histoire. D'abord, j'ai bien aimé le clin d'oeil à la Montérégie pour le nom du transport jusqu'à l'académie. J'ai aussi bien apprécié la référence du système politique à celui du Canada : une royauté sans réel pouvoir de décision, mais qui a tout de même une influence sur les décisions, et un gouvernement élu dirigé par un premier ministre et son cabinet. On s'entend toutefois pour dire qu'il s'agissait d'une utopie de la politique canadienne, considérant que la royauté anglaise n'a vraiment pas de pouvoir au Canada, ni même d'influence sur l'opinion populaire. J'ai aussi bien aimé l'intrigue en toile de fond qui se dessine au fur et à mesure de l’histoire, avec l'implication des technocrates. Encore une fois, il s'agit d'une très bonne idée avec un bon filon. Il ne reste qu'à bien l'exploiter dans le futur ! 

Comme vous le comprendrez à la lecture de mon avis, j'ai été quelque peu déçue par ce roman. Les éléments étaient là, mais n'ont pas été assez bien exploités. De plus, le style d'écriture de l'auteur au niveau des dialogues (et de la révélation trop facile d'informations) ne m'a pas séduite, et ce contrairement aux passages narratifs et descriptifs, qui étaient magnifiques. Je ne désire toutefois pas que ma chronique freine des lecteurs potentiels. Je suis consciente que je suis très négative au niveau de cette lecture, mais cet avis n'est que le mien et le vôtre peut être très différent de celui-ci. Je crois tout de même qu'un enfant de 10 à 14 ans saura mieux apprécié cette lecture que moi !

Toutefois, considérant le très grand nombre de petits éléments qui m'ont dérangé dans ma lecture, je ne poursuivrai pas cette série. 

9/12
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1 avril 2017

Sang de pirate tome 2: Tempêtes par Elisabeth Tremblay

Auteur: Elisabeth Tremblay
Éditeur: Éditions de Mortagne
Collection: ---
Pages: 496 pages
Parution: 7 octobre 2015

Quatrième de couverture : 

Convaincu que le meilleur moyen de passer inaperçu c'est de vivre à la vue de tous, Maksim découvre enfin Armoryle, où il s'engage à bord d'un navire marchand. Son but: découvrir Alstrass et devenir navigateur pour enfin récupérer les trésors de Sax. Mais d'attaques pirates en escales houleuses, sa quête s'annonce beaucoup plus ardue qu'il ne le croyait. 

Loin de la convoitise de Grévec, Tiss tente de s'adapter à son nouveau monde, si différent du sien. Mais l'appel d'Alstrass gronde en elle autant que son désir de vengeance. Trouvera-t-elle le moyen de rentrer ou sera-t-elle à jamais prisonnière d'Hulmia, mais surtout de ce qu'elle est ? 

ATTENTION, SPOILERS SUR LE TOME 1 !!! 
Mon avis: 

J'ai commencé ce roman dans l'optique de poursuivre un tome coup de cœur de l'année dernière, mais aussi pour me motiver à recommencer à lire, à la suite d'une pause de 2 mois. Heureusement pour moi, c'était justement ce qu'il me fallait : une plongée dans un univers de fantasy a toujours eu le don de me passionner, quelle que soit l'histoire derrière.

C'est donc avec une certaine appréhension que j'ai commencé ce deuxième tome d'une de mes auteures québécoises préférées. J'avais bien hâte de découvrir le sort qu'elle allait réserver à ses personnages, puisque le premier tome s'était terminé sur un gros suspens pour les deux personnages principaux. J'avais très hâte de voir comment elle allait exploiter ces idées nouvelles, qui me semblaient regorger de potentiel !

De prime abord, je l'annonce tout de suite, cette suite n'a pas réussi à me convaincre autant que le premier tome, pour lequel j'avais eu un coup de coeur. Ce que je lui reproche en premier lieu, c'est justement de faire plus office de suite que de tome en lui-même. On sent bien qu'il s'agit d'un tome de transition uniquement, qui ne vise pas du tout à faire avancer les quêtes propres aux personnages, mais plutôt à leur faire vivre certains événements sans grand intérêt pour forger LA personnalité voulue pour la suite des choses. Tome auquel je reproche donc d'être trop utilitaire...

J'étais très contente de retrouver Tiss dans son tout nouvel environnement, Hulmia. À la fin du premier tome, on voyait qu'elle était complètement dépaysée devant toute la technologie et les nouveautés qui l'entouraient alors, en plus de devoir palier avec un nombre incalculable de langues étrangères. Je n'avais qu'une envie alors, c'était de voir comment elle se débrouillerait dans ce nouveau monde ! Malheureusement, je n'ai pas trouvé ce à quoi je m'attendais. L'auteure décide de faire une version accélérée du temps et des événements dans ce 2e tome, ce qui me donnait l'impression de flotter au-dessus de l'histoire plutôt que de la vivre avec les personnages. Pour ce qui est de Tiss en particulier, l'adaptation s'est fait en un claquement de doigt pour nous, lecteurs. En effet, comme le temps passe excessivement vite, en l'espace de 3 pages, Tiss s'est habitué à la vie moderne, utilise un ordinateur, internet, les textos et parle comme une vraie adolescente québécoise. Je trouve que cela ne fonctionne pas d'abord avec la façon dont l'auteure nous a présenté l'arrivée de Tiss sur Hulmia à la fin du tome 1, mais aussi avec l'idée même de changer de monde. En effet, selon moi, tout l'intérêt de faire voyager des personnages d'un monde à l'autre est de le découvrir, mais surtout de s'adapter à ce nouveau monde, et non pas de passer sous silence cet événement important pour seulement axer sur sa difficulté à oublier son monde à elle.

J'étais aussi très contente de retrouver en parallèle Maksim, qui décide étrangement de retourner à l'endroit même où il s'est fait prendre la première fois en espérant que le sort ne s'acharne pas sur lui. Maksim vit dans ce tome avec l'idée que la meilleure des cachettes, c'est de vivre parmi la foule. Il décide donc de s'embarquer sur un navire marchand comme matelot pour enfin vivre son rêve de voguer sur les flots. En même temps, il décide de profiter de ses aller-retour en mer pour essayer de glaner des indices sur les trésors de Sax, sa quête principale. Ici aussi, les sauts dans le temps m'ont dérangé puisque je n'avais vraiment pas l'impression de vivre l'aventure avec Maksim. En effet, on ne connaît que les grands moments marquants des voyages de celui-ci, mais sans plus. Pour vous donner une idée, le roman fait débouler pour nos deux protagonistes un total de 5 ans, et nous faisons sans cesse des sauts de 2 mois à 6 mois.

Et puis, je ne sais pas pourquoi, mais l'auteure a vraiment voulu partager les expériences sexuelles de ses personnages. En effet, les divers passages où nous étions avec Maksim, en particulier, il faisait toujours les mêmes choses : Jouer aux dés et aller dans une maison de filles de joie. Cela devenait très répétitif et lassant. Tiss n'est pas épargnée non plus à ce niveau là : elle vit de très nombreuses aventures sexuelles avec plusieurs partenaires différents, et elle le répète souvent. Ce n'est pas que ces passages m'ont dérangé (ils ne sont vraiment pas explicites, je vous rassure), mais au vu de la place que cela a pris dans l'histoire, je considère presque cela comme étant une thématique importante.

Pour terminer, je n'ai pas été convaincue par ce roman, et ce même si l'univers dans lequel il se passe me passionne. J'ai trouvé plutôt désolant que le tome ne soit qu'un survol de l'histoire, et ce pour les deux personnages. J'aurais voulu en connaître plus de leurs aventures respectives, que ce soit de l'adaptation de Tiss sur Hulmia que des aventures en mer de Maksim sur Alstrass. Hormis cela, je ne peux que vouloir lire le tome suivant, car les 50 dernières pages, ainsi que tous les éléments qui ont longuement été préparés dans ce tome, ne peuvent que donner un résultat extraordinaire.

J'ai conscience que mon avis peut sembler très négatif, mais je vous conseille de ne pas vous y arrêter. Plusieurs personnes de ma connaissance ont aimé, même adoré ce roman et mon but n'est clairement pas de vous arrêter dans votre élan. Si vous l'avez lu, n'hésitez pas à me partager votre avis, je serais très heureuse d'en discuter avec vous !

Sur ce, bonnes lectures à tous !

6/12
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25 novembre 2016

Le dernier procès : L'affaire Jacques Delisle par Kathryne Lamontagne

Auteur: Kathryne Lamontagne
Éditeur: Stanké 
Collection: ---
Pages: 256
Parution: 29 septembre 2014


Quatrième de couverture: 

Que s'est-il passé le matin du 12 novembre 2009 ? À ce jour, seul Jacques Delisle le sait. Retraité de la Cour d'appel du Québec, Jacques Delisle était un magistrat respecté et même craint par certains. Sa vie bascule en juin 2010 lorsqu'il devient le premier juge au Canada à être accusé pour le meurtre prémédité de son épouse. Au terme d'un procès très médiatisé, un jury reconnaît sa culpabilité, le faisant ainsi passer du côté des criminels. Alors que Jacques Delisle clame son innocence, la Cour d'appel et la Cour suprême refusent l'une après l'autre d'ordonner un nouveau procès. Au moment de la publication de ce livre, l'ex-juge Delisle est toujours derrière les barreaux. 

Dans cet ouvrage, la journaliste Kathryne Lamontagne relate, à la manière d'un roman policier, la chronologie des événements. Elle s'appuis sur des extraits de cour, des tweets et des entrevues effectuées avec les principaux acteurs de cette saga. Elle donne aussi la parole au condamné, qui se livre pour la toute première fois. Il s'agit peut-être de la dernière occasion qu'a l'homme de 79 ans de se faire entendre. 

Le lecteur en apprendra également sur l'autre dram que cache cette tragédie, celui d'une famille déchirée entre la mort d'une femme aimée et l'emprisonnement à vie d'un père admiré. 

Mon avis : 

Ce livre m'a été conseillé par l'une de mes professeures à l'université, elle qui avait elle-même lu ce livre par curiosité. En effet, de cette saga judiciaire qui s'est étendue de 2009 à 2014, la communauté ne sait presque rien. Il faut dire que les faits de la cause sont plutôt flous: seuls Jacques Delisle et Nicole Rainville ont pu être témoins des événements qui sont survenus le 12 novembre 2009. Plutôt curieuse de nature, titillée par les avis divergents que j'entendais par rapport à cette cause, j'ai décidé de me renseigner plus en profondeur sur ce dossier, question de me forger ma propre opinion sur le sujet. 

Pour ceux qui, comme moi avant la lecture de ce roman, seraient un peu perdu sur l'affaire Delisle, je me permets de vous faire un rapide survol. D'abord, il faut savoir que Jacques Delisle est un ex-juge de la Cour d'appel du Québec, qui était à sa retraite au moment des événements qui ont changé sa vie. Le 12 novembre 2009, Jacques Delisle se dispute avec sa femme, puis s'en va à l'épicerie acheter des salades pour le dîner, où le couple recevra sa fille. Lorsqu'il revient à la maison, il retrouve sa femme couchée sur le divan, morte. Un fusil repose à côté d'elle, et il suppose immédiatement qu'elle s'est suicidée. En effet, Nicole Rainville venait tout juste de réintégrer le foyer familial à la suite d'une fracture de la hanche survenue à l'été 2009. De plus, il faut mentionner que Mme Rainville avait fait un AVC au mois d'avril 2007, la laissant paralysée du côté droit. Les événements précédents laissent donc croire qu'elle aurait pu avoir les raisons de poser ce geste... 

Or, les policiers et le ministère public ne voit pas la situation de cet oeil. Après une enquête méticuleuse de la situation, la possibilité d'un suicide est écartée. En effet, l'expert en balistique de la Couronne analyse la situation et ne réussit aucunement à reproduire la tache de poudre que l'on retrouve sur la main de Mme Rainville. Ils ne savent pas exactement ce qui s'est passé, mais l'expertise révèle hors de tout doute raisonnable (et même à 100% selon l'expert) que la théorie du suicide est impossible. Hors, comme aucun signe d'entrée par effraction n'a été retrouvé, les représentants du ministère public croit que la seule personne qui a pu faire feu sur Nicole Rainville est nul autre que son mari Jacques Delisle. Ils expliquent donc la tache de poudre apparaissant sur sa main par un geste défensif que la femme aurait eu tout juste avant de s'éteindre. 

Globalement, le topo est là. Ainsi, comme vous pouvez le constater, aucune preuve ne pouvait immédiatement accuser M. Delisle d'avoir commis ce geste odieux vis-à-vis de sa femme. Ce n'est qu'un ensemble de circonstances, et particulièrement la preuve de balistique de la Couronne, qui appuierait la thèse du meurtre. Le procès semble donc, au vu de cette preuve éparse, vouloir être particulièrement long et ardu. Or, au terme de la preuve présentée, c'est un jury composé de 4 femmes et de 8 hommes qui devra trancher sur la culpabilité ou l'innocence de l'accusé vis-à-vis des chefs d'accusation qui sont portés contre lui, soit un meurtre au premier degré. 

Le livre en tant que tel retrace de long en large l'entièreté des événements se rattachant à ce dossier. Il regroupe autant la vie du couple avant le malheur que 2 entrevues inédites avec M. Delisle alors qu'il purge sa sentence de 25 ans de prison ferme. On y retrouve aussi des tweets de journalistes en temps direct durant le procès, de même que certains passages des témoignages et des plaidoiries des deux avocats. L'auteure ne suit pas un ordre chronologique pour ses chapitres, mais on réussit tout de même à bien suivre le fil des événements. En fait, elle commence par mettre en contexte la situation, puis elle recommence l'histoire du début. Cela est très bien fait et permet au lecteur de s'assurer qu'il sait bien de quoi l'on parle avant de s'avancer plus avant dans sa lecture. 

L'auteure prend aussi la peine de donner autant la parole à la défense qu'à la Couronne. Elle n'exprime aucunement son avis sur le procès, laissant au lecteur le soin de sa faire sa propre tête sur le sujet. Le livre se veut donc un bon recueil informatif sur le procès Delisle, malgré certaines interprétations de la journaliste sur les non-dits de différents acteurs. Par exemple, on nous signale, en tout début de livre, que le juge lui-même semble déconcerté par la décision des jurés. Or, à mon avis, cela semble être une interprétation humaine que d'affirmer cela, alors que les propos du juge ne font que remercier le jury pour son travail. Il ne faut donc pas s'arrêter à des détails comme celui-ci, sans avoir l'assurance qu'ils sont véridiques, mais bien rester objectif face à la situation et aux faits rapportés. 

Le livre a eu l'effet escompté sur moi: il m'a sensibilisé à la cause, m'a informé de tous les tenants et aboutissants du procès mais, surtout, m'a permis d'évaluer la preuve par moi-même. Je comprends pourquoi les jurés ont décidé de condamner M. Delisle mais, en même temps, je ne peux pas m'empêcher de croire que des raisons autres que la simple preuve ont pu les amener à prendre cette décision. Vous le comprenez sûrement, je suis encore indécise par rapport à cette cause, et un doute reste présent dans ma tête à savoir si M. Delisle ne serait peut-être pas coupable de ce meurtre. Toutefois, maintenant, je suis beaucoup mieux informée sur les circonstances qui ont mené à ce procès et je peux décemment me faire une tête sur le sujet, avec les éléments nouveaux qui apparaîtront. Car oui, Me Larochelle, l'avocat de M. Delisle, compte faire une demande au ministère de la justice fédéral afin de faire reconnaître qu'il y a erreur judiciaire dans les circonstances. Bref, c'est une saga à suivre... 

Je le recommande donc pour tous ceux qui veulent en apprendre davantage sur le dossier Delisle. L'ouvrage est vraiment destiné à tout public, et non pas seulement à la communauté juridique. Si le sujet vous intéresse, foncez sur ce livre qui vous donnera un très bon aperçu de la situation de l'ex-juge Delisle et des différents acteurs ayant gravité autour de lui tout au long du processus. 

21 novembre 2016

Sang de pirate tome 1: Vengeances par Elisabeth Tremblay

Auteur: Elisabeth Tremblay
Éditeur: De Mortagne
Collection: ---
Pages: 462 
Parution: 11 février 2015


Quatrième de couverture: 

Enfant, Sax devait être sacrifié pour protéger le passage entre son monde et un autre. Sauvé de la mort par une sorcière, il devient le pirate le plus recherché des mers d'Alstrass. Mais l'ampleur de ses pillages et la renommée qui l'accompagne ne suffisent pas à lui faire oublier son désir de vengeance. Pour l'assouvir, il dissimulera sept trésors et créera sa propre légende. 

Près de trois siècles après la mort du pirate, en dépit d'une carte accessible à tous, les butions narguent toujours les chasseurs de trésors. Ils ne peuvent être retrouvés qu'avec l'aide de Kaléïdes. Ces humains nés hybrides ont le don de contrôler certaines espèces animales. Et ces êtres sont tout aussi rares que convoités. 

Élevé loin de la civilisation, Maksim croit pourtant tout connaître des humains comme des hybrides. Téméraire, il n'a peur de rien et rêve de sillonner les mers à la recherche des trésors de Sax. Il est convaincu de réussir là où tous ont échoué. Quant à elle, Tiss craint sa propre mort, mais est fascinée par celle des autres. Elle vit en permanence avec, lovée dans son cou, une salamandre dressée pour tuer. Au contraire de Maksim, les trésors ne l'intéressent pas. Toutefois, elle sait qu'un jour, on la traquera pour les retrouver. 

Tous deux Kaléïdes, ils ont grandi sur des îles distinctes du vaste archipel d'alstrass. Ils ne se sont jamais rencontrés et ignorent tout de leur existence mutuelle. Jusqu'à ce que Grévec, pirate obnubilé par la légende de Sax et capitaine de L'Hydre, débarque dans leurs vies... 

Mon avis: 

Ouf, avant d'avoir eu à réécrire cette quatrième de couverture. je ne m'étais jamais rendue compte qu'elle était si longue ! Il faut dire qu'il est plutôt difficile de placer le contexte d'une histoire comme celle-ci, et qu'une longue quatrième de couverture ne nuit tout de même pas au livre. Avant de parler de l'histoire en elle-même, je souhaitais simplement souligné que je suis très heureuse d'avoir pu faire cette lecture qui me tentait depuis des lustres, d'autant plus que j'ai réussi à obtenir une copie dédicacée au Salon du livre de l'Estrie ! 

Parlons donc maintenant de l'organisation de ce livre. Tout d'abord, il ne faut pas être surpris, mais le prologue fait 100 pages. Alors, je vous explique. L'auteure nous projette dans la tête de Vienna, une Valadryelle (ou sorcière) qui a pris soin de la première Kaléïde mâle, nommé Sax. On découvre donc son arrivée à l'école des Valadryelles, sont apprentissages, sa cérémonie d'initiation, et ainsi de suite jusqu'à revenir au présent. Par ce récit de la vie de Vienna, l'ensemble de l'univers est mis en contexte. L'auteure en profite pour nous présenter les différents habitants du monde qu'elle a créé, de même que le fonctionnement politique de ce monde. 

Et puis BOUM, on arrive à la centième page, fin du prologue. Découverte: Vienna et Sax ont vécu il y a pratiquement 250 ans, et on nous présente de tous nouveaux personnages, pour vivre une toute nouvelle histoire. Je ne sais pas si c'est moi qui s'attache vite, mais j'ai un peu regretté de quitter Vienna après l'avoir accompagné une bonne partie de sa vie. J'ai beaucoup aimé le prologue, et je regrettais alors de commencer une nouvelle histoire, avec des personnages jeunes et adolescents en plus ! En effet, Vienna est une adulte accomplie qui a du vécu et qui réfléchit donc avant d'agir. Ce n'est clairement pas le cas des nouveaux personnages qu'on nous présente, deux Kaléïdes qui se cachent chacun à leur façon: Tiss et Maksim. 

Je dois dire de prime abord que j'ai eu une certaine difficulté à bien m'attacher à eux au début. Bien sûr, au fil de ma lecture, j'ai fini par les apprécier, mais cela ne s'est pas fait en claquant des doigts. Je regrettais, comme je viens de le dire, Vienna et Sax, mais surtout Vienna. Mais, il faut le dire, j'étais tout de même un peu curieuse de me retrouver dans la tête de Kaléïdes. Pour que vous compreniez, il faut que vous sachiez ce qu'est une Kaléïde. En fait, sans entrer dans les détails, il s'agit d'un être "humain" qui est capable de contrôler soit une, soit 3 espèces animales. De plus, lorsqu'il peut en contrôler 3, c'est une terrestre, une volante et une aquatique. Vous imaginez donc bien sûr que j'étais très curieuse de découvrir le fonctionnement de ce mystérieux pouvoir... 

Comme je viens tout juste de le mentionner, j'ai réussi à m'attacher aux personnages. Tiss est une jeune fille brillante qui se méfie des êtres humains. Au contraire, Maksim (je tiens à souligner que j'adore cette façon d'écrire le prénom !) est naïf puisqu'il croit toujours qu'il sait tout et qu'il peut tout faire seul. La vie lui apprendra, à ses dépens, qu'il n'a peut-être pas raison sur certains points, ce qui n'est pas plus mal à mon avis. Tiss aussi devra passer au travers d'horribles épreuves qui la marqueront à jamais (mais elle, elle le méritait beaucoup moins). J'ai aussi bien apprécié les personnages de Johanna, de Jack et de l'ancêtre des indigènes, entre autres. 

Je me dois de souligner la complexité du monde qu'a imaginé l'auteure dans ce livre. Bien sûr, certains aspects me rappellent la série Fille de Lune, de la même auteure, et j'ai donc été ravie de les retrouver. Par exemple, la complexité de la magie, le fait qu'on ne peut pas tout savoir tout de suite,  et donc qu'il faut un apprentissage à toute chose, mais aussi certaines façons de voyager d'un endroit à un autre. je reconnais bien là la signature de l'auteure, et j'espère de tout cœur que la suite des choses m'impressionnera autant que sa précédente série. 

Pour conclure, ce roman a été un coup de coeur pour moi. J'ai adoré le fait que l'auteure ne s'arrête pas à créer un univers qui sera facile à comprendre pour les lecteurs. Au contraire, elle décide d'exploiter son idée à son plein potentiel et réussit à embarquer le lecteur (ou tout du moins, elle a réussi avec moi) dans son univers sans qu'il ait de la difficulté à la suivre. Je suis donc très heureuse d'avoir pu côtoyer les personnages et la magie de ce monde et c'est avec plaisir que je lirai la suite de la série ! 

24/12



12 octobre 2016

Kaïsha : L'enfant des trois mondes par Elisabeth Camirand

Auteur: Elisabeth Camirand
Éditeur: ADA
Collection: ---
Pages: 471 pages
Parution: 1er mai 2015


Quatrième de couverture: 

Kaïsha n'a que 13 ans lorsqu'elle apprend qu'elle est une enfant des deux mondes. Née d'un amour interdit, elle est condamnée à être rejetée et méprisée par tous. Résolue à découvrir la vérité sur ses origines, elle s'embarque dans un voyage qui la mènera jusqu'aux confins de la Terre. Un voyage qui changera son destin, mais aussi celui du monde. 

Classement: Argent

Mon avis: 

J'ai entendu parler de ce livre, en premier lieu, sur la chaîne de MaxBooking, un booktuber québécois. Il revenait alors du salon du livre de Québec, et avait fait une interview avec deux auteurs, dont Elisabeth Camirand. En découvrant d'où provenait l'idée de base de l'histoire de Kaïsha, je n'ai pas pu m'empêcher de vouloir découvrir ce livre. De plus, il était en prix de lancement (comme tous les tomes 1 des séries éditées par ADA), ce qui le rendait d'autant plus intéressant. Mais passons outre ! 

L'auteure a d'abord expliqué qu'elle avait eu l'idée de ce monde dans l'un de ses cours au Cégep. Le professeur soutenait alors que c'était l’environnement dans lequel les populations humaines évoluait qui changeait leur façon d'être et leurs valeurs, et ce même s'il provenait du même endroit au départ. Elisabeth Camirand a voulu pousser cette théorie au maximum: Que se passerait-il si des nations vivant dans des climats totalement différents décidaient (et donc ayant différentes valeurs et différentes façons de vivre), au lieu de faire la guerre, de s'ignorer complètement ? C'est donc là que lui est venue l'idée du personnage de Kaïsha: Et si un enfant avait des parents issus de deux nations différentes, que lui arriverait-il ? 

C'est donc ainsi que l'univers est né. Dans Kaïsha, il existe 5 mondes différents: le Désert, les Plaines, la Mer, la Forêt et les Montagnes. Ces 5 nations ne sont jamais en guerre, mais entretiennent aussi de très mauvaises relations. Les seules personnes qui sont réellement en contact avec des membres des autres nations sont les marchands et les voyageurs (qui gardent et nourrissent tout de même les préjugés via-à-vis des membres des autres nations). Juste là, j'étais vraiment intéressée par cette histoire ! Le monde que l'auteure a créé regorgeait, à mes yeux, de possibilités et l'approfondissement de ce concept d'ignorance entre les mondes m'attirait irrésistiblement. 

Je me suis donc lancée dans cette série avec, il faut le dire, beaucoup d'attentes. Nous commençons donc l'histoire avec Kaïsha, 13 ans, qui vient d'apprendre par sa mère adoptive qu'elle est une enfant des deux mondes. Or, il faut savoir, comme vous vous en doutez maintenant, que les enfants des deux mondes sont extrêmement mal perçus par l'ensemble des habitants de tous les mondes. Ils sont, habituellement, immédiatement rejetés partout où ils vont et sont voués à vivre seuls et dans la misère. Kaïsha prend donc peur, d'abord d'elle-même, puis des autres et du système dans lequel elle vit. Puis, elle se décide à aller retrouver ses parents, coûte que coûte, même si elle doit traverser le monde entier pour y parvenir. 

Dans l'ensemble, j'ai bien apprécié l'histoire de Kaïsha. On apprend à connaître cette jeune fille d'abord dans sa famille d'accueil, puis seule sur la route. Un certain événement vient complètement changer la tournure de l'histoire au tout début, et je dois dire que j'ai été bien contente de ce changement. En effet, étant beaucoup plus jeune, mes histoires préférées portaient justement sur un voyage qu'entreprenait un personnage (jeune de préférence) pour réussir à réaliser une quête, quelle qu'elle soit. Or, il était très rare qu'il arrivait un événement qui faisait dévier la quête aussi radicalement, et j'ai donc été agréablement surprise. 

Toutefois, malgré cela, le roman n'a pas réussi à rejoindre les attentes que je m'étais fixées. En effet, je m'attendais à une histoire plus poussée, qui met au coeur de son intrigue les relations inter-mondes de différents points de vue. Cela n'a pas été le cas. D'abord, on s'est beaucoup attardé sur la vie de Kaïsha et sa façon à elle de percevoir le monde avant d'apprendre qu'elle était une enfant de deux mondes. C'est à ce moment que je me suis rendue compte que ce livre n'était peut-être plus fait pour moi. En effet, j'ai alors remarqué que l'histoire s'adressait principalement à de jeunes adolescents. Si j'avais lu ce livre lorsque j'étais âgée de 12-13 ans, je l'aurais vraiment adoré. Il tombe parfaitement dans le genre d'oeuvres que je lisais alors et répond à beaucoup de mes anciennes attentes en matière de fantasy. Toutefois, aujourd'hui, je n'apprécie plus autant ce genre de livre. Pour que j'aime de la fantasy, elle doit être extrêmement bien décrite, précise (ce qui ne pose pas un problème ici), mais surtout utiliser un vocabulaire enrichi. Par exemple, les livres du Trône de fer de Georges R.R. Martin forment une saga de fantasy par excellence. Bien sûr, je n'ai pas une attente de retrouver la complexité du Trône de fer dans une saga de fantasy jeunesse, mais je ne m'attendais pas non plus à une narration visant un public très jeune. 

Dans un sens, je peux aussi dire qu'un tel désavantage pourrait être un avantage pour d'autres. En effet, c'est un livre qui se lit incroyablement bien et qui a une histoire qui pourrait intéresser de jeunes adolescents, ce qui en fait une très belle première immersion dans le genre de la fantasy. De plus, comme le personnage principal est une fille, cela pourrait même venir chercher l'intérêt de jeunes filles qui ne se voyaient pas du tout lire des livres se déroulant dans un univers imaginaire. 

Finalement, je parlerai un peu du personnage de Kaïsha. Alors, on peut dire qu'elle ne manque pas de courage, ni de naïveté. En effet, elle décide de s'embarquer dans un voyage pour retrouver ses parents alors qu'elle ne connaît pratiquement rien d'eux ni de l'univers dans lequel elle vit. Consciente de cela, l'auteure ne laisse absolument pas cette naïveté impunie et décide de confronter son personnage à la dure réalité de la vie dès les premiers chapitres. On peut donc voir la progression psychologique du personnage de Kaïsha, qui est en accord avec les obstacles qu'elle a dû surmonter depuis son départ du monde des Plaines. Pour cela, je lève mon chapeau à l'auteure. C'est rare de voir des auteurs réussir à choisir les bonnes péripéties à faire subir à leur personnage pour qu'il réagisse d'une façon convaincante à la fin du roman. 

Somme toute, il s'agissait d'un bon roman de fantasy jeunesse, qui aurait sans doute été un coup de coeur si je l'avais lu à 12-13 ans. Je suis tout de même contente d'avoir découvert cet univers par les yeux de Kaïsha, et je n'hésiterai pas à aller me procurer le deuxième tome lorsque j'aurai envie d'une lecture un peu plus légère. Je vous le conseille donc si vous n'êtes pas familier avec la fantasy et que vous voulez vous initiez tranquillement au genre, si vous êtes âgés de 10 à 15 ans ou si vous avez envie d'une lecture non prise de tête dans un univers de fantasy. Attention toutefois pour les plus jeunes: certaines scènes peuvent être quelque peu violentes, alors soyez certains que vous êtes prêts à être confronté à ce genre de situation avant de vous embarquez dans une lecture comme celle-ci !

Et vous, avez-vous envie de découvrir ce livre ? Qu'en avez-vous pensé, si vous l'avez déjà lu ? 



16/12