17 octobre 2018

La tête sous l'eau par Olivier Adam

Auteur: Olivier Adam
Éditeur: Robert Laffont
Collection: R
Pages: 217
Parution: 23 août 2018


Quatrième de couverture: 

Quand mon père est ressorti du commissariat, il avait l’air perdu. Il m’a pris dans ses bras et s’est mis à pleurer. Un court instant j’ai pensé : ça y est, on y est. Léa est morte. Puis il s’est écarté et j’ai vu un putain de sourire se former sur son visage. Les mots avaient du mal à sortir. Il a fini par balbutier : « On l’a retrouvée. Merde alors. On l’a retrouvée. C’en est fini de ce cauchemar. » Il se trompait. Ma sœur serait bientôt de retour parmi nous mais on n’en avait pas terminé. 

Mon avis: 

J'ai reçu ce roman dans le cadre du Club des Lecteurs R Canada organisé par Robert Laffont, donc merci à eux pour cet envoi ! 

Ce livre est raconté par une famille qui a été complètement détruite par la disparition de leur fille, plus particulièrement par le fils de la famille. Or, Léa réapparaît du jour au lendemain... Que s'est-il passé ? Comment s'est-elle retrouvée dans cette situation ? Et, surtout, qu'est-ce que leur avenir leur réserve ? 

Le point fort de ce roman est la plume de l'auteur. Celui-ci écrit de façon très poétique, choisissant chacun de ses mots avec soin pour imager le mieux possible l'intangible. Malgré son vocabulaire riche, ce roman se lit avec fluidité. En effet, l'auteur a bien fait attention d'utiliser plusieurs figures de style et techniques de rédaction pour accélérer le rythme de son roman aux moments opportuns, et pour dramatiser les situations qui le demandaient. Bref, Olivier Adam a une parfaite maîtrise de son texte et de ses idées, qu'il sait exprimer avec brio. 

Toutefois, l'histoire ne m'a pas tellement impressionnée. D'abord, je m'attendais à lire un thriller, plutôt qu'un simple roman contemporain Young Adult. Or, ce n'était pas du tout le cas, sauf peut-être pour certaines scènes et pour la fin. Habituellement, une fin comme celle-ci découle d'une ambiance plus lourde et chargée dans un thriller, qui nous fait redouter le pire ! Ici, la fin est plutôt arrivée comme un cheveu sur la soupe, du moins au niveau de l'ambiance. 

Ensuite, j'ai trouvé le déroulement de l'histoire un peu trop linéaire. Je m'attendais à être surprise par une fin inattendue, ou par des péripéties dont je ne me serais pas du tout doutée, mais cela n'est pas arrivé. Au contraire, le récit était banal et sans la petite étincelle nécessaire pour en faire un livre de fiction plutôt que le récit d'une histoire vraie. Cela s'explique simplement par le fait que mes objectifs en tant que lectrice et les objectifs d'Olivier Adam en tant qu'auteur n'étaient pas du tout les mêmes. En effet, alors que je souhaitais découvrir une fiction qui sort complètement des chemins battus et nous tient en haleine, je suis plutôt tombée dans un récit dépeignant les impacts psychologiques d'un enlèvement sur une famille, puis du retour de l'enfant victime d'enlèvement. Je n'ai aucune difficulté à croire que ce type de récit puisse plaire à bon nombre de lecteurs, mais cela n'a malheureusement pas été mon cas. Je n'ai pas senti m'être assez attachée aux personnages pour que leur développement psychologique m'intéresse à ce point. 

Je vais faire un petit parallèle ici avec le roman Perdue et retrouvée de Cat Clarke, que j'ai lu il y a quelques années. Ce roman non plus ne m'avait pas convaincue, mais pas pour les mêmes raisons. Dans celui-là, j'avais eu l'effet de surprise recherché qui me manque ici, mais la fin ne m'avait tout de même pas tellement convaincue en raison du personnage même de Laurel (la disparue retrouvée). Ici, au contraire, le personnage de Léa était très crédible et très bien fait. On apprend à la connaître à travers les lettres qu'elle envoie à l'une de ses connaissances, et on découvre alors un personnage fort, et ce malgré les épreuves par lesquelles elle est passée. À ce niveau, il est vrai que ce roman était meilleur, mais il lui manquait vraiment un élément qui sort du schéma habituel de la réalité. 

Pour ce qui est du narrateur, je dois dire que j'ai eu de la difficulté à le suivre. Le fait qu'il se referme autant sur lui-même et tente par tous les moyens d'échapper à la réalité m'a convaincue, mais un peu moins son absence de réaction face à l'ignorance du monde entier de sa personne. On sent que cet événement tragique l'a détruit de l'intérieur, bien qu'il était difficile de constater l'étendue des dégâts, n'ayant pas vraiment eu d'aperçu de sa vie d'avant. Il était tout au plus un personnage secondaire du récit, et pratiquement aucun élément important ne tournait autour de lui. Pour preuve, j'ai cru pendant les 50 premières pages qu'il s'agissait d'une fille, et je n'ai même pas réussi à trouver son prénom, ce qui est assez déroutant ! 

Au final, j'ai donc bien apprécié et le personnage de Léa et la plume de l'auteur, mais j'ai trouvé que l'histoire manquait cruellement de retournements de situation.. Une telle histoire colle trop avec la réalité, et la fin ne m'a aucunement surprise puisqu'elle allait de soi. Si vous lisez ce livre, ayez bien en tête qu'il ne s'agit pas d'un thriller, mais bien d'un roman contemporain qui vise particulièrement à démontrer les impacts psychologiques d'une situation sur les personnages. Ainsi, vous ne pourrez que mieux apprécier l'histoire !

Et vous, avez-vous lu ce livre ? Qu'en avez-vous pensé ?

Des chroniques qui font envie:

Book's Fever : chronique
Liseuse Hyperfertile: chronique
Explorigines : chronique

2 commentaires:

  1. "Malgré son vocabulaire riche, ce roman se lit avec fluidité." => C'est paradoxal ça non ? xD J'ai toujours trouvé que justement, ce sont les romans dont le vocabulaire est pauvre qui se lisent avec difficulté ^^

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    1. Non, pas de mon point de vue ! ^^ Par exemple, la série Divergence ou même les Harry Potter sont écrits avec un vocabulaire très simple, mais se lisent avec facilité. À l'opposé, la série Le trône de fer comporte un vocabulaire extrêmement riche, mais qui ne rend pas l'histoire fluide du tout, au contraire : la lecture en est très fastidieuse ! (sans vouloir dénigrer cette série, que j'adore, mais c'est un investissement de temps énorme de se replonger dans l'un de ses tomes).

      Donc le fait qu'il soit mentionné que le vocabulaire est riche pourrait, dans mon cas, me décourager si cela entraîne une lourdeur dans la lecture. Toutefois, en précisant que la lecture demeure fluide malgré un vocabulaire riche, cela porte le message que les descriptions ne sont pas trop lourdes et que l'histoire demeure accessible tout en présentant une magnifique plume. Pour ma part, c'est vraiment cet équilibre que je recherche ! :)

      Mais je comprends pourquoi au premier abord cela peut sembler paradoxal ! ^^

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