Auteur: Licia Troisi
Éditeur: Pocket Jeunesse
Collection: ---
Pages: 525 pages
Parution: 5 janvier 2012
Quatrième de couverture:
Une jeune fille se réveille dans un pays inconnu, sans même se souvenir de son nom. Amhal, apprenti chevalier du Dragon, va l'accompagner dans un long voyage à la recherche de son identité et il lui donnera un prénom: Adhara. Alors que la jeune fille retourne dans le passé pour découvrir qui elle est, Amhal doit fuir le sien pour sauver son âme. Car le destin d'Adhara est lié aux forces occultes qui tentent d'entraîner à nouveau le Monde Émergé dans l'obscurité - une guerre où la mort ne sera pas semée par l'épée, mais par une terrible peste noire...
Classement: Or
Mon avis:
C’est avec une joie immense que
je me suis replongée dans l’univers du Monde Émergé, mais aussi que j’ai
retrouvé la plume de Licia Troisi. Dans mon enfance, les deux trilogies « Chroniques
du Monde Émergé » et « Guerres du Monde Émergé » faisaient parties
de mes coups de cœur. En plus de mettre en avant plan des personnages avec de
fortes personnalités (Nihal et Doubhée), le récit réussissait à réunir des
intrigues très originales et parsemées de dragons (plus un pour moi !), tout
cela narrer avec une plume magnifique. Je n’ai donc pas pu m’empêcher de me
jeter littéralement sur cette nouvelle trilogie lorsque je l’ai aperçu à la
bibliothèque !
Ce roman commence de façon
énigmatique. Nous découvrons tout d’abord une jeune fille perdue dans une
forêt, qui ne se rappelle absolument pas qui elle est, d’où elle vient ou ce qu’elle
fait là. À part quelques réflexes qu’elle a dans certaines situations, rien ne
nous suggère qu’elle avait une vie avant son réveil dans cette forêt. Nous
suivons donc cette jeune fille jusqu’à un village, où elle essaie tant bien que
mal de se faire aider. Elle y fera alors la rencontre d’Amhal, un chevalier du
Dragon, qui décidera de l’aider à retrouver ses souvenirs. Commence alors une
véritable épopée dans laquelle les jeunes gens feront diverses rencontres qui s’avèreront
déterminantes pour le reste de l’histoire.
Je dois d’abord vous dire que je
suis une fan de ce genre de début. Ce genre de début où le personnage arrive à un endroit
inconnu, alors qu’il ne se connait pas lui-même. Cette façon de faire amène
tellement de possibilités ! En effet, le personnage avance ainsi très lentement
dans sa découverte de soi-même, et cela nous permet de connaître tellement de
détails sur l’histoire et la construction de sa personnalité que le récit
devient immédiatement beaucoup plus riche ! On connait ainsi toutes les raisons
de sa réaction à une situation de telle ou telle façon puisqu’on était là dès
le début de sa vie. Ce n’est absolument pas ce qui se passe dans les livres
ordinaires, où l’on découvre lentement le personnage principal, et que les
raisons de ses agissements ne nous apparaissent que plus tard, lorsqu’il
dévoile enfin certains pans de sa vie. Dans la même ligne que le début de
Légendes du Monde Émergé, notons « Le Labyrinthe » de James Dashner,
qui commence aussi avec un personnage qui ne se souvient de rien. J’avais, encore une fois, beaucoup apprécié
cet aspect puisque cela nous permettait de découvrir à fond le monde qui l’entourait.
Dès le début, donc, l’auteure m’a
conquise. L’histoire prend ensuite place lentement mais sûrement, presqu’à la
même vitesse qu’Adhara apprend à se connaître elle-même. Dans ce roman, j’étais
très heureuse de revoir Doubhée et d’entendre parler de Nihal, de même que de
plusieurs autres personnages qui étaient présents dans « Guerres du Monde
Émergé ». On pourrait même croire que la trilogie « Légendes du Monde
Émergé » en est une suite directe, contrairement au lien qui existe entre « Guerres
du Monde Émergé » et « Chroniques du Monde Émergé ». En tous les
cas, j’ai dû aller relire un résumé spoilant de l’histoire de Doubhée afin de
me remémorer les événements qui s’étaient produits et comprendre qui était
chaque personnage afin d’être en mesure d’apprécier à son plein potentiel ce
roman.
Comme je l’ai dit au début de
cette chronique, Licia Troisi était, dans mon adolescence, l’une de mes auteurs
préférés. À tel point que mon top personnel, à ce moment-là, était : 1)
Harry Potter, 2) Les Chevaliers d’Émeraude d’Anne Robillard et 3) Les deux
trilogies de Licia Troisi. Cela vous montre à quel point j’avais hâte de me
replonger dans cet univers ! Or, lorsque j’ai commencé ce livre, j’ai été
quelque peu déçue. Non pas que l’histoire n’était pas bonne ou qu’elle était
mal écrite, au contraire. Mais, dans mon souvenir, les récits de cette auteure
étaient complets, remplis de détails plus anodins les uns que les autres qui
permettaient de se sentir vivre dans les lieux qu’elle décrivait. Depuis, j’ai
lu quelques livres de fantasy pour adultes, et la différence est assez
flagrante. Non pas que les histoires du Monde Émergé ne sont pas assez
approfondies, mais plutôt qu’elles pourraient l’être un peu plus. Bien sûr, il
s’agit d’une trilogie qui s’adresse principalement à la jeunesse et, dans ces
circonstances, la narration et les descriptions sont appropriées mais, comme j’adore
cet univers, j’aurais voulu en avoir plus.
Toutefois, en poursuivant ma
lecture, je me suis rappelée d’un élément qui avait fait en sorte que j’adorais
cette auteure : elle est incroyablement douée pour faire évoluer
psychologiquement ses personnages. Que ce soit avec Nihal, Doubhée et, ici,
Amhal et Adhara, elle le fait toujours avec brio. Ce que j’entends par là, c’est
qu’elle sait comment confronter ses personnages à des événements qui peuvent
les faire changer, mais surtout elle sait dans quelle mesure les faire changer
à chaque fois. Je ne trouve jamais superflu le changement de comportement d’un
personnage face à une situation, parce qu’elle fait en sorte que cela va de soi
après ce qu’il a vécu. C’est l’une des forces de ses histoires, et cela m’a
longuement fait hésiter à attribuer le coup de cœur à ce livre. Il est passé
très proche de l’être, mais ma légère déception au début de ma lecture a fait
en sorte que je n’ai pas pu m’y résoudre.
Dans cette trilogie, nous
rencontrons donc le personnage d’Adhara, qui n’a aucun souvenir de sa vie d’avant.
Ainsi, lorsqu’Amhal lui propose de l’aider, elle se raccroche à lui comme un
petit chat perdu et refuse de le lâcher. Grâce à certains événements,
toutefois, elle devient de plus en plus indépendante et affirme d’autant plus
ses convictions. Amhal, quant à lui, est un être qui doute toujours de
lui-même. C’est un apprenti chevalier du Dragon qui, étrangement, est emparé d’une
folie meurtrière à chaque fois qu’il doit tuer. Ainsi, la frontière entre le
bien et le mal est très fine dans son cas et il est très facile de le faire
pencher d’un côté ou de l’autre. Son entourage doit donc être choisi avec soin,
de façon à ne pas se faire influencer dans la mauvaise direction. Je l’ai
trouvé particulièrement intéressant et j’ai bien hâte de poursuivre ses
aventures dans le prochain tome !
Somme toute, même si j’ai été
quelque peu déçue au départ de constater que ma vision actuelle du travail de
Licia Troisi n’est pas la même que ce que j’avais dans mon adolescence, j’ai
tout de même bien apprécié ce roman. Le début était grandiose, à mon humble
avis, puisqu’on sentait bien à quel point Adhara était perdue dans un monde qu’elle
ne connaissait pas et on pouvait facilement se mettre dans sa peau. On sent
bien que ce premier tome sert à placer en contexte les suivants puisque la fin
nous promet toute une histoire ! Encore une fois, je suis ébahie devant le
contrôle qu’à l’auteure sur l’évolution psychologique des personnages et je ne
peux que me réjouir de les suivre dans le prochain !
Et vous, avez-vous lu ce livre ?
Avez-vous une opinion différente de la mienne ? Dites-le moi dans les commentaires !
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